JARDIN DE SCULPTURES
fermé en 2011, le musée de la Fondation Chillida ne s’ouvrait depuis qu’à de rares initiés, amoureux de l’œuvre du « sculpteur-forgeron ». Or, le destin en a voulu autrement. Grâce à l’aide de siècle, achetés dans les années 1980 puis aménagés et restaurés par l’artiste et sa femme Pilar, viennent d’être rendus au public, qui découvre à nouveau ce domaine extraordinaire. Chillida-Leku, «le lieu de Chillida», avait été pensé comme une expérience immersive, où, déambulant dans une forêt de sculptures ou sous la charpente de la ferme Zabalaga, le visiteur pouvait appréhender l’itinéraire créatif du sculpteur. Épaulée par l’architecte argentin Luis Laplace, la famille nous restitue le musée dans son intention première. L’exposition inaugurale, baptisée « Échos », retrace un parcours couvrant la fin des années 1940 jusqu’en 2000, en insistant sur la découverte du fer comme matériau de prédilection et sur l’invention d’un langage particulier, défiant l’espace et la gravité. Œuvres en fer donc, mais aussi en acier Corten, en granit, en plâtre, en terre chamottée, en papier: diverses matières furent prétexte à traduire une , telle une partition secrète qui ordonnerait la danse du monde. C’est donc en toute logique que ses créations s’échappèrent de l’atelier pour entrer en résonance avec d’autres sites, espaces urbains ou environnements naturels. Conçus comme des lieux de rencontre, ces projets publics, animés par le goût de la tolérance et de la paix, forment une constellation de plus de quarante monuments répartis sur le globe. Parmi eux, l’impressionnant fait l’objet d’un éclairage spécial à la ferme Zabalaga. En quittant Chillida-Leku, le visiteur pourra contempler l’installation amarrée à une extrémité de la plage d’Ondarreta, à l’ouest de Saint-Sébastien: accrochés aux rochers, trois peignes d’acier géants résistent depuis 1977 aux assauts de la mer, cardant le vent, l’écume… et les rêves d’Eduardo Chillida.
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