L’esprit du lieu
«J L’aventure de Chillida Leku commence en 1983, lorsque Eduardo Chillida et Pilar Belzunce, son épouse, acquièrent Zabalaga, une ferme bâtie au XVI siècle sur une colline de onze hectares. Celle-ci et le chancelier allemand Gerhard Schröder, Leku, « le lieu » en basque, est, selon Chillida lui-même, une œuvre à part entière. À la suite du décès de l’artiste, en 2002, à l’âge de 78 ans, vont être exposés là nombre de matériaux – fer, albâtre, grès chamotté, granit, feutre, papier et, bien sûr, acier Corten – et de formes qui se répondent selon les époques, les dessins, les commandes publiques (dans plus de 40 villes à travers le monde), entre les méandres de la superbe charpente et les frondaisons du jardin où trônent une quarantaine de ces géants magnifiques. En 2011, la famille ne pouvant plus assumer des coûts de gestion et d’entretien trop lourds, l’institution ferme ses portes, sauf pour quelques visites privées. Jusqu’à ce que la toute-puissante galerie Hauser& Wirth, représentante du créateur, se décide à en entamer la rénovation. Déjà missionnés pour un centre d’art appartenant au même galeriste dans le Somerset, en Angleterre, Luis Laplace, architecte argentin basé à Paris, et le maître paysagiste néerlandais Piet Oudolf ont apporté une note contemporaine à l’accueil des visiteurs. Quant au café Lurra, qui sert une cuisine de saison, locavore et soignée, il vient parfaire cette redécouverte.
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