Rolling Stone France

KING OF COOL

S’IL Y A une chose à laquelle le regretté J.J. Cale tenait pardessus tout, c’était bien à sa tranquillité. Comme il le confia un jour au Valley Roadrunner, l’hebdomadaire de la communauté de Valley Center, dans le comté de San Diego, la seule chose qui perturba vraiment ses habitudes lors des premières sessions de travail sur son album avec Eric Clapton, The Road to Escondido, fut la présence même en ville du célèbre guitariste anglais, qui avait débarqué chez lui en 2006. “Ce qu’il y a de vraiment ironique, disait-il, c’est que je descends à Escondido presque tous les jours pour prendre de l’essence ou faire des courses et que les gens pensent que je suis une sorte de retraité qui se balade dans le coin. La semaine où Eric était là, on allait au Denny’s ou au HOP, et chaque fois qu’on débarquait, tout le monde le reconnaissait. Je veux dire, on parle d’autographes.! On ne pouvait même pas manger. C’est l’une des raisons pour lesquelles je n’aimais pas ce titre, The Road To Escondido.: parce que je ne veux pas dealer avec ça.”

Mais Slowhand, qui avait lui-même possédé une propriété dans cette ville dans les années_80.90, insista, voyant en cette route serpentant à travers les collines une sorte de trait d’union entre eux. Cale finit par accepter—“il trouvait ça hilarant… moi pas”—non sans refuser de s’y faire photographier avec lui, dans le vieux van qu’il utilisait quotidiennement—une réminiscence de la pochette du disque que Clapton avait enregistré avec B.B. King, Riding With the King.

La prise de vue avec Clapton, assis en train de jouer de la guitare à l’arrière d’un pick-up truck, tandis que Cale feint de faire de l’auto-stop muni d’une pancarte en carton, aura finalement lieu à Paramount Ranch, au nord de Los Angeles—où l’album fut enregistré_—sur un tronçon de route à deux voies… qui n’a jamais mené à Escondido.

Contrairement à la rock star british, le son-¡writer américain n’a eu que rarement à se frotter aux aléas de la célébrité. Mais son statut, quasi légendaire, de reclus, n’avait rien d’une pose. Il n’envisageait tout simplement pas de mener autre chose qu’une vie simple, une vie de musicien et de son¡writer. Ce qu’il aimait, c’était pouvoir aller traîner en toute quiétude au magasin de guitares de Rich Hunt, The Music Playce, sis au 348

Vous lisez un aperçu, inscrivez-vous pour lire la suite.

Plus de Rolling Stone France

Rolling Stone France4 min de lecture
Marcus King Maux croisés
LES PEINES DE CŒUR, les addictions visitées d’un peu trop près, les troubles que les unes et les autres avaient pu causer et/ou aggraver, Marcus King en avait déjà fait état, mais toujours subrepticement, au détour d’une phrase, comme laissant le cho
Rolling Stone France4 min de lecture
La Fender Stratocaster a 70 ans !
“EN 1954, les guitares Solid Body, au corps plein, étaient encore très récentes. Il y avait eu la Telecaster et puis l’arrivée sur ce marché, encore restreint, de Gibson, précise d’emblée Jean-Pierre Danel, guitariste émérite et grand collectionneur
Rolling Stone France2 min de lecture
Guitare En Scène 18-21 Juillet
IMPOSSIBLE DE FAIRE MIEUX? Pas pour Jacques Falda, le passionné présidentfondateur de Guitare en scène. Avec une programmation qui, cette année, tutoie les sommets, dans leur genre : en têtes d’affiche, Status Quo et John Fogerty le premier soir, Chr

Associés