La somme des silences

Par Béatrice LAURENCE

Elle pensait tenir.
Elle s'est effacée sans bruit.

Élise a quarante et un ans.
Elle est compétente, fiable, attentive.
Elle pense à tout — pour son travail, pour son fils, pour sa mère.
Elle tient. Jusqu'au jour où elle n'y arrive plus.

Sans crise spectaculaire, sans effondrement visible, Élise s'arrête.
Ce simple geste bouleverse tout : sa place au travail, le regard des autres, l'équilibre familial, et l'idée même qu'elle se faisait d'elle-même.

La Somme des silences est le portrait intime d'une femme confrontée à la charge mentale, à l'héritage invisible transmis de mère en fille, et à la difficulté de se choisir sans héroïsme.

Un roman psychologique contemporain, sobre et puissant, qui met des mots sur ce que beaucoup de femmes vivent sans jamais le nommer.

Parce que tenir n'est pas vivre.

• Langue: Français
• Éditeur: Béatrice LAURENCE
• Date de sortie: 13 déc. 2025
• ISBN: 9798232442514

Béatrice LAURENCE

Béatrice LAURENCE écrit des romans contemporains qui explorent l'intime, la fatigue invisible et les silences que l'on apprend à porter. La Somme des silences est un premier roman qui donne voix à celles qui tiennent trop longtemps, sans bruit, jusqu'à s'effacer.

Aperçu du livre

PARTIE I — LA FEMME QUI TIENT

Chap. 1 — Le matin n’arrive plus

Chap. 2 — Être fiable

Chap. 3 — La liste invisible

PARTIE II — CE QUI CÈDE

Chap. 4 — Le mot de passe

Chap. 5 — S’asseoir par terre

Chap. 6 — L’arrêt

PARTIE III — LE REGARD DES AUTRES

Chap. 7 — Revenir différente

Chap. 8 — Tu as de la chance

Chap. 9 — La loyauté invisible

PARTIE IV — L’HÉRITAGE

Chap. 10 — Ce que les mères transmettent

Chap. 11 — On n’avait pas le choix

Chap. 12 — Rompre sans rejeter

PARTIE V — CHOISIR

Chap. 13 — Refuser sans fuir

Chap. 14 — La peur de manquer

Chap. 15 — Une vie habitable

ÉPILOGUE — CE QUI DEMEURE

En 2025, le matin n’arrive plus vraiment. Il s’impose.

À six heures douze, le téléphone d’Élise Morel vibre avant même que le réveil ne sonne. Un message de l’école, un autre de sa mère, trois notifications professionnelles, une alerte bancaire. Elle n’ouvre rien. Elle sait déjà. Le monde a commencé sans elle, comme chaque jour, et lui demande de rattraper son retard.

Élise a quarante et un ans. Elle est cheffe de projet dans une entreprise de conseil en transition numérique — une ironie qu’elle perçoit parfois, fugacement, avant de la repousser. Elle habite un appartement trop étroit pour les pensées qui l’occupent, au quatrième étage d’un immeuble récent, propre, sans histoire. Dehors, la ville est encore grise, engourdie par une pluie fine qui semble tomber par habitude plutôt que par nécessité.

Dans la salle de bain, le miroir lui renvoie un visage qu’elle reconnaît sans s’y reconnaître. Les traits sont tirés, mais c’est surtout le regard qui l’inquiète : attentif à tout, attaché à rien. Elle se brosse les dents en dressant mentalement la liste invisible — préparer le petit-déjeuner, répondre au client allemand, penser à l’anniversaire de Paul, appeler le médecin pour sa mère, finaliser le budget, ne pas oublier