Blanche-Neige, ou presque… - Tome 1: Peut-on goûter à l’amour sans croquer la pomme interdite ?

Par Mathilde Lobre

Un ex qui refait surface, un patron un peu trop collant, un fiancé sans éclat, deux frères plutôt casse-pieds, un père pas super modèle, un beau-père un peu trop parfait. À 25 ans, Winter navigue dans un quotidien bien trop rempli de mecs. Sept hommes qui prennent un peu – beaucoup – trop de place dans sa vie. Alors, quand une mutation professionnelle s’annonce à l’autre bout du pays, elle y voit une chance de souffler… juste un peu d’air, un peu d’espace, et peut-être… un nouveau départ. Mais évidemment, entre ce qu’on espère et ce qui arrive vraiment, il y a tout un monde. Une romance pétillante, moderne et pleine d’humour, inspirée d’un conte que vous pensiez bien connaître…

 À PROPOS DE L'AUTEUR 

Depuis son enfance, la lecture est pour Mathilde Lobre une véritable source de rêve et de voyage, laissant libre cours à son imagination, bien au-delà d’une série TV sur un écran. Cette passion l’a littéralement conduite à franchir le pas de l’écriture. Elle a voulu inverser les rôles : ne plus seulement être lectrice, mais devenir celle dont les histoires font rêver les autres. À travers ses romans, elle espère offrir à ses lecteurs une bulle d’air et un moment d’évasion.

• Langue: Français
• Éditeur: Le Lys Bleu Éditions
• Date de sortie: 11 nov. 2025
• ISBN: 9791042287894

Aperçu du livre

Partie 1

L’amour est doux, l’amour est tendre. C’est une émotion divine, qu’il faut partager avec autrui, sans condition.

Joëlle Laurencin

Chapitre 1

Winter

Salut, moi c’est Winter, ouais, comme l’hiver, mes parents ne se sont pas foulés, pas vrai ? J’ai de la chance, je suis née un jour de neige – sans déconner –, en même temps, pas compliqué au Canada, il neige la moitié de l’année…

J’ai deux petits frères, des jumeaux, ils ont seize ans, ouais, l’âge qui fait vraiment plaisir quand on est une grande sœur de vingt-cinq ans. Heureusement pour moi, je vis dans mon appart, à Montréal, la classe me direz-vous, si je vous dis que je suis dans un petit trente mètres carrés dans un vieil immeuble qui sent le vieux parquet ciré, les frites froides et l’humidité du couloir, là tout de suite, c’est grave moins fun…

Mais bon, j’ai refait la déco à mon goût, j’ai mis des fleurs, des plantes, des cadres au mur, un peu bancals, mais choisis avec amour. J’ai tout repeint en beige/gris, pour que ce soit épuré au maximum. L’odeur de ma lessive, les coussins râpés de mon canapé, la lumière douce du matin : je m’y sens bien, c’est mon chez-moi.

Pour couronner le tout, j’ai un job vraiment pourri, je suis surveillante dans un lycée, les journées sont longues, je vous dis pas, mais bon, j’ai de la chance, c’est là que j’ai rencontré mon fiancé, Matthew (Mat pour les intimes).

Mon père et ma mère sont séparés, cela fait quelque temps maintenant. Ma mère s’est retrouvée quelqu’un, mais pas mon père.

Ces derniers jours, c’est un peu tendu avec Mat, je lui ai dit que j’étais mutée dans un autre lycée pour la fin de l’année, car ils sont en sous-effectif et il n’est pas ravi… Je suppose qu’il a peur que ce changement nous éloigne, mais je ne vois pas pourquoi, nous nous aimons vraiment fort et nous sommes ensemble depuis deux ans déjà.

Il faut que je vous raconte notre rencontre ! J’arrive un midi à la cantine du lycée, j’avais oublié mon casse-croûte chez moi, alors je me suis dit que j’allais piquer des frites, et je vois un beau brun ténébreux aux fourneaux, mes collègues me disent que c’est le nouveau cuisinier, qu’il a vingt-six ans, soit seulement un an de plus que moi, et qu’il a l’air très solitaire. À l’inverse, je suis quelqu’un de sociable, très sociable, je dirais même, alors j’ai vite su instaurer la discussion. Nous nous sommes tout de suite bien entendus, et de fil en aiguille, une relation est née, et nous voilà aujourd’hui fiancés !

D’ailleurs, en parlant du loup, le voilà !

— Hey bébé, ça roule ? me demande-t-il alors qu’il rentre dans l’appartement avec le double de clés que je lui ai laissé il y a un an et demi quand c’est devenu sérieux entre nous.

— Hello, mon lapin (il déteste quand je l’appelle comme ça, mais je suis d’humeur taquine), j’ai eu la proviseure en ligne cet après-midi, je dois prendre mon poste la semaine prochaine.

— Déjà ? Mais tu as été prévenue il y a à peine quelques jours, je n’ai pas encore eu le temps de regarder s’ils cherchent un cuistot là-bas !

Je vous l’ai déjà dit, Mat est cuisinier au lycée où je travaille, et du coup, il aimerait être muté pour être avec moi. En soi, ce n’est pas une mauvaise idée, c’est qu’il est vraiment amoureux s’il est prêt à perdre son poste ici pour m’accompagner, car moi je sais que je récupérerai mon poste à la rentrée prochaine, mais si lui se fait muter, ils le remplaceront ici. C’est ce qui me fait quand même peur s’il part avec moi, que fera-t-il l’année prochaine ? Il sera à son tour coincé à Sherbrooke, où je dois être mutée.

— J’ai demandé au proviseur, il m’a informé que l’équipe du lycée Jules Ferry est complète, lui répondis-je. Désolé, chéri…

— Et tu comptes réellement partir là-bas ? Et me laisser ici tout seul pour préparer notre mariage ? Je te rappelle que c’est dans moins de deux mois ! s’écrie-t-il.

Oui, Mat m’a demandé en mariage il y a trois mois, un moment vraiment magique, mon rêve a toujours été de faire de la montgolfière. Un matin, à trois heures trente, Mat m’a réveillée et m’a demandé de m’habiller chaudement. Nous sommes partis à quatre heures et quart et nous sommes arrivés devant cinq ballons vraiment magiques. Ma couleur préférée étant l’orange, j’ai eu droit au ballon couleur flamme, j’étais ravie ! Arrivés en haut, il m’a fait une déclaration vraiment cucu et m’a passé la bague au doigt.

— Je n’ai pas le choix, Matthew, sinon tu crois vraiment que je partirais à deux mois du plus beau jour de ma vie ? m’exclamais-je.

— J’ai l’impression que tu es plutôt contente de partir là-bas, ma belle (oh non, quand il m’appelle ma belle, c’est jamais bon).

— Pourquoi dis-tu cela ? haussais-je le ton à mon tour.

— Tu n’as pas l’air triste de me laisser, ta valise est presque déjà finie, et en plus, j’ai vu les strings et les ensembles en dentelle que tu as mis dedans ! se vexa-t-il.

Je partis en direction de la chambre, le plantant au salon, et sortis de mon armoire mon plus bel ensemble en dentelle rouge (son préféré, pas compliqué avec les garçons, le rouge est la valeur sûre). Je défis mes cheveux, mis un rouge à lèvres rouge pour aller avec mon ensemble, et revins au salon, non sans oublier mes talons aiguilles noir brillant.

Mon fiancé devient instantanément tout rouge comme mon ensemble, lol.

— À quoi tu joues ? dit-il d’une voix rauque et faible.

— Alors mon amour, tu as oublié de rajouter ton ensemble préféré dans ma valise, lui susurrais-je.

— Va te faire foutre, Winter, lâche-t-il alors, la mâchoire serrée.

Je m’approchai de lui, dandinant des fesses, le prenant par le cou, et lui murmurai :

— Mon lapin, sérieux, de quoi tu as peur ? Je suis toute à toi…

Joignant le geste à la parole, je l’embrassai dans le cou pour essayer de l’apaiser et lui faire oublier son stress de mon départ.

— Winter, bébé, je suis sérieux…

Apparemment, ceci ne marcha pas et je m’affalai sur le canapé à côté de lui, déçue. Ce n’est pas la peine d’insister, je vois bien qu’il est perturbé par mon départ, mais je n’ai pas choisi d’être mutée là-bas, et je ne peux pas refuser, c’est dans mon contrat de travail.

— Je vais là-bas pour travailler, pas pour draguer ou me trouver un deuxième mec, Mat, essayais-je néanmoins de le détendre. Tu sais que je n’ai pas le choix, en plus, rajoutais-je.

— Si tu le dis. Nous verrons bien.

Je m’apprêtais à lui répondre, mais mon portable sonna.

Chapitre 2

Mike

— Allô Papa ? décrocha Winter, sa voix trahissant surprise et pointe d’énervement.

— Bonjour, ma chérie, comment vas-tu ? Tu as commencé à préparer tes affaires ? J’ai une sacrée nouvelle, ma puce, ton frère va partir avec toi…

— Quoi ? Comment ça ? Pourquoi ? débita ma fille aînée.

— Tu sais bien que les résultats scolaires d’Eyden sont de plus en plus bas depuis qu’il s’est mis en couple avec sa camarade de classe Mia… C’est une bonne chose qu’il parte avec toi, vous logerez dans l’appartement que l’on t’a trouvé avec ta mère, ensemble.

— Papa ! C’est hors de question que je fasse garderie en plus de me coltiner les gamins toute la journée ! cria ma fille, pleine d’exaspération.

— Winter, je ne te demande pas ton avis, Eyden est déjà accepté au lycée Jules Ferry, il intégrera la seconde six le jour de votre arrivée à Sherbrooke, il rentrera aux vacances, répondis-je d’un ton qui ne laissait pas entendre possible négociation.

Sherbrooke n’est pas si loin de Montréal, à peine une heure quarante-cinq, mais cela éloignera Eyden de Mia pour se recentrer sur son cursus scolaire, il pourra rentrer les week-ends, mais je ne suis pas sûr que l’éloignement aurait alors quelconque effet sur lui.

Winter me raccrocha au nez, signe de mécontentement, tant pis, elle digérera bien la nouvelle… Son frère jumeau aussi est déçu, Noah est beaucoup plus réservé qu’Eyden, un peu plus geek, avec ses lunettes souvent glissées au bord du nez et ses cheveux en bataille. Les filles ne l’intéressent pas trop pour le moment. Ses résultats scolaires sont corrects, même très corrects, il rêve d’étude de médecine, cardiologue pour être exact.

Today is gonna be the day that they’re gonna throw is back to you

La sonnerie de mon téléphone retentit, aiguë dans le silence du salon, Sabrina fut le nom qu’indiqua mon portable.

— Allô ? Sab ? décrochai-je, la voix un peu lasse.

La mère de nos enfants et moi sommes séparés – eh oui, erreur de débutant, ne jamais laisser sa carte d’hôtel dans son pantalon – je plaisante. Sabrina était fatiguée de mon absence un peu trop fréquente à la maison, toujours pour la même raison, le boulot ! Foutu boulot, devrais-je dire, j’ai perdu ma femme et ma vie de famille épanouie pour au final subir un licenciement économique !

Nous ne sommes pas très bien considérés chez EDF, mon atelier a fermé et nous n’avons pas été réintroduit ailleurs. Je me suis démené depuis toujours pour cette boîte qui ne m’a rien donné en échange.

Sabrina a retrouvé quelqu’un, Ben, un homme de quarante ans toujours habillé en costard cravate, un homme hautain d’après moi, mais mon ex-compagne a