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Joe Van Holsbeeck
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Livre électronique128 pages1 heure

Joe Van Holsbeeck

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À propos de ce livre électronique

Souvenons-nous... Le 12 avril 2006, en plein jour, dans le hall bondé de voyageurs de la gare centrale de Bruxelles, Joe Van Holsbeeck, cet adolescent de 17 ans dont le nom restera à jamais gravé dans toutes les mémoires, est agressé par deux autres jeunes. Un des deux agresseurs le frappe de plusieurs coups de couteau... pour lui voler son mp3. Joe s’effondre au milieu des navetteurs médusés et choqués par la violence de la scène. Il décède quelques heures plus tard à l’hôpital. Débutent alors l’enquête, les arrestations... Très vite, la presse s’empare de l’affaire. Les audiences se déroulent, les jours se succèdent, mais le chagrin,lui, persiste. Dévastée par la mort de son fils adoré, Françoise de Roy, la maman de Joe, essaye de se reconstruire par l’écrit. C’est au travers de mots à la fois tendres et durs qu’elle revient sur cet épisode tragique. Sur fond de drame familial, Françoise de Roy s’interroge sur le système judiciaire belge en matière de jeunesse.
LangueFrançais
ÉditeurLuc Pire
Date de sortie8 oct. 2015
ISBN9782875421364
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    Aperçu du livre

    Joe Van Holsbeeck - Françoise de Roy

    Préface

    Les parents et le frère de Joe Van Holsbeeck m’avaient, dès le lendemain de l’épouvantable drame qui les a frappés, témoigné leur confiance en me demandant de les assister dans les pénibles procédures auxquelles ils allaient être confrontés. Il est coutumier, pour l’avocat des parties civiles dans les affaires pénales, de dire que c’est un honneur, pour lui, de défendre ses clients. S’il est indéniable que j’ai été honoré de la confiance qui m’était faite par la famille de Joe, il m’est tout de même difficile de parler d’honneur en ces circonstances où les mots horreur, douleur et malheur sont infiniment plus appropriés.

    Et, aujourd’hui, alors que la maman de Joe publie ce livre et qu’elle me confie le soin de le préfacer, je suis encore honoré de cette nouvelle marque de confiance, mais je suis surtout profondément touché par cette demande qui m’associe à la démarche essentielle consistant, pour cette maman, à prendre la plume pour que l’indicible cesse d’être tu.

    La maman de Joe exprime, dans son livre, quelques mots gentils concernant mon intervention d’avocat. Ce faisant, elle est fort indulgente à mon égard, car je suis bien conscient des faibles limites de ce que j’ai pu lui apporter au cours de ces difficiles procédures devant les juridictions de la jeunesse et la cour d’assises. Comme elle l’explique fort bien, elle fut, avec son mari et leur fils Jimi, confrontée à des « logiques » inexplicables pour des personnes de bon sens, ancrées dans la réalité et étrangères au monde surprenant des juristes. Comment comprendre, en effet, qu’un tribunal de la jeunesse dise, en examinant le cas du coauteur qui n’avait pas porté de coups de couteau à la victime, que les faits auxquels il avait participé constituaient bien un vol avec meurtre (c’est-à-dire un homicide volontaire avec intention de donner la mort) et qu’ensuite le jury de la cour d’assises, appelé à statuer sur la culpabilité de l’auteur des coups de couteau mortels, décide que celui-ci n’a pas commis un meurtre, mais seulement des violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner ? Comment comprendre un tel schéma aboutissant, à propos des mêmes faits, à des décisions radicalement inconciliables ? Et surtout comment l’expliquer raisonnablement aux personnes qui sont les premières victimes du crime ? Bien sûr, techniquement, je parvenais à l’expliquer, mais de là à convaincre mes clients que le traitement juridique de la situation était raisonnable… Il est évident que, sur le plan humain, il ne l’était pas et qu’il montrait, une fois encore, que les juristes ne font pas toujours bon ménage avec la réalité. L’écrivain Jean Giraudoux avait raison d’écrire : « Le droit est la plus puissante des écoles de l’imagination. Jamais un poète n’interpréta la réalité aussi librement qu’un juriste. » Et la question que je viens d’évoquer, sans doute la plus cruciale, ne fut pas la seule à laquelle je ne pus donner aucune réponse satisfaisante. Elles furent nombreuses. La maman de Joe les évoque dans son livre. Personnellement, je n’y reviendrai pas, cette préface ne pouvant servir de tentative de justification d’un système procédural dont les carences sont évidentes.

    La maman de Joe a bien fait d’écrire ce livre. Démarche essentielle pour elle. Non pas dans une optique « thérapeutique », loin de là. Mais parce qu’il vient un temps où le ressenti doit être partagé, où il s’impose, pour avancer dans cette vie devenue si douloureuse, mais qu’il faut poursuivre, de communiquer tout ce qui n’a pas pu l’être dans les prétoires peu chaleureux – le terme est faible – des instances judiciaires, ni dans le tohu-bohu envahissant des médias. La maman de Joe écrit que « la parole est libératoire lorsqu’il y a une enceinte d’écoute ». C’est à juste titre qu’elle prend la plume aujourd’hui dans l’espoir de bénéficier, auprès de ses futurs lecteurs, de cette « écoute » attentive dont elle a manifestement, souvent et cruellement manqué aux instants où c’eût été pourtant si important. L’auteur écrit dans la solitude et le silence. Le lecteur reçoit le message dans les mêmes conditions. Et tous deux réfléchissent ensuite aux possibles échanges et rencontres. Pour que demain soit meilleur. Pour que l’horreur d’hier ne se répète pas, ne vienne plus anéantir les cœurs et les esprits.

    Des idées intéressantes sont émises dans ce livre, comme des appels aux progrès que la Justice et la Société devraient réaliser pour que la mort de Joe ne soit pas reléguée au rang des « faits divers », horrible concept que sa maman rejette avec force et raison.

    Françoise – permettez-moi de vous appeler comme cela pour la première fois –, je vous le dis amicalement : vous êtes infiniment mieux qu’une victime figée dans son statut. Vous êtes une Mère, une vraie, qui avez su, depuis ce jour tragique du 12 avril 2006, veiller à ce que toutes les qualités de votre fils Joe demeurent vivaces, pour tous, à jamais. En cela, vous avez transcendé votre douleur pour que seul l’Amour subsiste. C’est tout simplement beau.

    Marc PREUMONT

    Avocat

    Professeur à l’Université Libre de Bruxelles

    Introduction

    Sept ans après l’assassinat de mon fils Joe, des questions profondes, devenues lancinantes, se bousculent encore dans ma tête. Il m’est arrivé de les poser alors que je savais que l’on ne me répondrait que par des arguments qui me paraîtraient sans fondement.

    Je ne pense pas avoir été très bien comprise par les interlocuteurs les plus concernés : éducateurs spécialisés, responsables des centres fermés, politiciens ou assistants sociaux, lors des rencontres qui se sont souvent déroulées dans un contexte où tout était médiatisé, où, pour certains, seule l’image comptait. À présent, mon histoire s’efface des mémoires, alors que je la vis chaque jour. Ce drame est la source d’une profonde douleur et d’un immense vide dans mon existence de mère, de femme et d’épouse. Il a profondément perturbé ma vie.

    Pour rendre mon quotidien vivable, pour échapper au tournis incessant, j’écris des mots sur des bouts de papier, je mets par écrit les questions que je me pose. Je veux construire, rédiger un texte qui s’oppose à l’oubli.

    Françoise de Roy

    Joe, la vie devant lui

    « Maman, la vie est belle »

    Joe, un frère

    Joe, un enfant « facile » comme on dit. Simple, sans caprices, sans artifices, débordant d’imagination

    Joe, un enfant d’amour

    Joe, amoureux de la nature, qui aime grimper aux arbres, faire du camping, jeter des cailloux dans une flaque d’eau les jours de pluie, ou marcher dans la boue

    Joe l’adolescent bohème, passionné des sciences dès son plus jeune âge

    Joe, « Ourson », le scout marin

    Joe, le lecteur passionné des mots

    Joe, le musicien, le saxophoniste, le trompettiste

    Joe, l’éternel optimiste

    Joe,

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