In-errances et perdition d’un idéaliste

Par Matisse Vanspeybroeck

"In-errances et perdition d’un idéaliste" se présente comme un enchaînement de textes nourris de fragments de vie, d’interrogations intimes et de réflexions sur le monde. À travers une écriture sincère et introspective, l’auteur explore les sentiments, les dérives de la condition humaine et les tensions politiques qui traversent notre époque. S’y mêlent également des pensées fugaces, inclassables, capturées sur le fil du quotidien – autant d’échos d’un idéaliste en quête de sens, à la fois lucide et habité par une sensibilité profonde.

À PROPOS DE L’AUTEUR

Matisse Vanspeybroeck a été très sensible aux différentes inégalités sociales. Le rap, style musical à la fois poétique et engagé, l’a profondément marqué et façonné dans cette sensibilité. Il a découvert, au fil du temps, qu’il parvenait à exprimer ses sentiments et ses idéaux à travers une écriture introspective et sincère, qui s’est affinée au gré des expériences de sa vie.

• Langue: Français
• Éditeur: Le Lys Bleu Éditions
• Date de sortie: 30 juil. 2025
• ISBN: 9791042276775

Aperçu du livre

Portraits cupidoniens

Jamais plus emprisonné, jamais plus tu guideras mes désirs.

Calogero Etnarref

1 – Perdition

Dans cette verdure ondulante, j’ai cherché ta chevelure perdue à jamais. Tu me manques mais jamais je ne te le dirai. Ah l’amour ! Chimère inatteignable qui comporte bien des souffrances. Avec toi j’y ai pourtant cru. La nature secouée tel mon état d’âme semble me pousser vers une fuite lourdement légère. Puis-je accepter une libération que je comprends mais à laquelle je peine à consentir ? Je ne pourrai souffrir la perte d’un autre être cher, je décide donc de m’enfermer sentimentalement dans une luxure sans lendemain, sans les je t’aime que nous nous susurrions le matin.

Tes parfaites particularités, comme évaporées, me font courir comme les enfants derrière les nuages. J’oublie trop qu’ils ne sont que des visions n’ayant aucune réalité de toucher. Ils m’échappent et je ne pourrai plus jamais m’y recueillir. Je regrette ta chevelure, ta douceur et tes caresses, je regrette nos mots d’amour que je ne dirai plus, je regrette d’avoir aimé à m’y perdre. C’est en me retrouvant, muré dans le silence, que je t’ai perdue et inquiétée, il prend désormais trop d’espace et résonne comme le bruit d’un marteau sur un clou.

Le manque de toi et mes travers me rendent dément. Perdu, je suis perdu… Moi qui ne voulais pas faire l’amour sans amour, me voilà entré dans le monde des errants, celui des déçus amants qui ne croient plus en rien et qui souhaitent presque rendre les autres aussi souffrants.

2 – Fréquences brouillées

Les douces ondulations de l’eau me rappellent aux frémissements de nos chairs, l’horizon aquatique indépassable se fait, lui, allégorie de la distance qui s’est dressée entre nous. Voilà le dangereux paradoxe du lac qui pourrait me pousser à la démence dans une nage incontrôlée au cours de laquelle je périrais.

3 – Tempétueuses aventures