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Muinuddin Chishti
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Livre électronique151 pages1 heure

Muinuddin Chishti

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À propos de ce livre électronique

Originaire des frontières septentrionales de la Perse au XIIe siècle, Muinuddin Chishti parcourut tout le Moyen Orient pendant plusieurs décennies, visitant comme soufi itinérant, les grands centres culturels et spirituels de son temps. À la faveur des incursions afghanes dans le nord de l'Inde, il vint s'établir à Ajmer dans le Rajasthan où il demeura jusqu'à la fin de sa vie. Son esprit de tolérance envers les autres religions, son humanité et sa profonde spiritualité le rendirent célèbre et vénéré en Inde comme l'un des plus grands saints. Voici le premier ouvrage qui lui soit consacré en français, avec une sélection de textes qui témoignent de sa sagesse et de son intense intériorité dévotionnelle. Un grand maître de la Parole Divine à découvrir.

LangueFrançais
ÉditeurSahajBooks
Date de sortie5 juin 2025
ISBN9798230758242
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    Aperçu du livre

    Muinuddin Chishti - Gwenäel Verez

    MUINUDDIN CHISHTI – La Voix de Dattatreya

    © Philippe Gwenaël Verez 2023

    Tous droits réservés. Aucune partie de ce livre ne peut être utilisée ou reproduite de quelque manière que ce soit, de façon imprimée ou électronique, sans autorisation.

    Deuxième édition 2024

    Illustration page de couverture :

    Eugène Girardet (1853-1907), Le Passage de la Caravane (collection privée).  

    www.gwenaelverez.com

    Introduction

    Muinuddin Chishti¹ (1141-1236) est l’un des plus grands maîtres soufis et sans doute le plus illustre² de tout le sous-continent indien. Fondateur de l’ordre soufi des Chishti dans les plaines du Penjab, il fut le premier d’une longue filiation de saints célèbres tels que Nizamuddin³ ou Fariduddin⁴ dont les écrits ont été inclus dans l’Adi-Granth⁵ de Gourou Nanak.

    Reconnaissant Muinuddin Chishti comme un grand saint et une âme réalisée de très haut calibre, Shri Mataji Nirmala Devi (1923-2011) déclara : Vous ne devriez rien voir d’autre que Dattatreya présent en eux, associant, lors d’une conférence à Mumbai, Nizamuddin et Sainath⁶ à son propos.

    Dans la tradition spirituelle de l’Inde, notamment chez les yogis Nath⁷, Dattatreya est la Divinité qui enseigne le yoga en tant que Maître Primordial, Adi-Gourou en sanskrit. Shri Mataji Nirmala Devi révéla que ce Principe Divin s’incarna à de nombreuses reprises, ainsi avec Zoroastre, Socrate, Moïse, Muhammad, Gourou Nanak ou Sainath. 

    Manifestant lui aussi ce principe de Guide spirituel, Muinuddin Chishti n’hésitait pas à affirmer avec humilité son rôle de messager de la Parole Divine. Il disait de lui-même :

    Pauvre Muin qui révèle les secrets de la Création dans ses poèmes.

    Ou encore : 

    Écoutez le message de l’Éternel dans ses mots.

    Son propos prenait sa source dans le soufisme originel des paroles d’Hazrat Ali, qui rappelle la non-dualité du Vedanta. Il préfigurait également l’élan dévotionnel de la Bhakti de Jnaneshwara et des saints du Maharashtra⁸.

    Lorsque Muinuddin décrit l’Union spirituelle comme l’union de l’Amour, de Dieu et de l’adorateur, on croit relire les traités de Shankara. Sous le terme soufi Alam al-Jabarut « le Royaume de la Puissance » on peut reconnaître ce que Jnaneshwara appelait Paramchaitanya dans son traité Amritanubhava. Le double aspect de la Divinité sous la forme de l’Amour et de la Beauté transpose dans l’abstraction soufie l’image hindoue de Shiva et Shakti. Et la brise sacrée qui vient de l’allée de Dieu décrit clairement ce que Shri Mataji Nirmala Devi appelle les vibrations divines ressenties sous la forme d’une brise fraîche lors de notre connexion avec le Divin.

    La dimension dévotionnelle des poèmes touche au sublime, éveillant en nous la ferveur intériorisée, cet Amour qui jaillit du plus profond de notre être pour effacer toute dualité entre notre âme éveillée et notre divinité intérieure, ce que la Bhagavad Gîta évoque sous le terme sanskrit d’Ananya Bhakti⁹.

    L’œuvre de Muinuddin Chishti rassemble ainsi l’essence spirituelle qui peut élever notre âme vers sa destinée la plus haute, l’Absolu.

    Aussi ai-je eu à cœur de faire entendre en langue française le message et les accents de cette Voix de Dattatreya.

    Gwenaël Verez – Vienne, 2023

    Vie de Muinuddin Chishti

    Muinuddin vécut enfant dans le Khorasan, cette région située au nord-est de l’Iran et au sud-ouest de l’Afghanistan, qui fut le carrefour de toutes les religions. Les temples bouddhistes y abondaient avant l’arrivée de l’Islam. Les routes commerciales, notamment la Route de la Soie, participaient aux échanges culturels et philosophiques. Les spéculations mystiques du Vedanta ou du Taoïsme côtoyaient la Torah et les Évangiles tout comme les canons bouddhiques et la sagesse de Zoroastre. Avec l’expansion de l’Islam, ce creuset spirituel allait devenir le cœur du soufisme. Mais cette région était aussi agitée par de fortes turbulences, avec les guerres consécutives aux incursions de peuplades des steppes d’Asie centrale et de Mongolie.

    Originaire d’Arabie, probablement de la Mecque, la famille de Muinuddin s’était établie à Nichapour, capitale de l’Empire perse des Seldjoukides, et l’un des plus importants centres urbains de son temps avec ses magnifiques mosquées bleu-turquoise qui furent parmi les plus belles du monde islamique.

    Pendant son enfance, c’est sa mère Mah-e-Nour, qui initia Muinuddin à la poésie en lui récitant les auteurs arabes et persans, mais aussi les fables et contes indiens qui étaient alors traduits en persan. Plus tard, elle lui lut les descriptions de l’Hindoustan qu’avaient écrites les grands voyageurs de l’Antiquité comme le grec Mégasthènes (340-282 av. J.-C.) ou, plus récemment, le grand érudit et astronome persan Al-Biruni (973-1052). Mah-e-Nour sut aussi faire germer chez son fils la Quête de Vérité lorsqu’elle lui récitait les versets mystiques des premiers poètes soufis du Moyen-Orient tels que Mansour al-Hallaj (858-922), Yazid al-Bistani (804-874) et Abû Bakr al-Shibli (861-946). Al-Biruni, qui était avant tout un homme de science et un mathématicien de génie, avait lui-même été très intrigué par le Traité du Yoga de Patanjali qu’il considérait être en parfaite harmonie avec le soufisme. C’est dans cet univers culturel d’ouverture sur le monde que se développa le tout jeune Muinuddin. Il témoigna que ces riches et doux moments de l’enfance auprès de sa mère restèrent gravés toute sa vie dans sa mémoire, ce qui explique sans doute son tropisme pour l’Inde dans la deuxième partie de sa vie.

    Muiniuddin devint orphelin à quatorze ans. Il hérita d’un moulin et d’un verger qu’il vendit pour aller étudier six années à Boukhara puis à Samarcande, deux des plus grands centres d’érudition de l’époque. Ses études terminées vers l’âge de vingt ans, Muinuddin décida de se rendre à Bagdad, la capitale du monde islamique

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