La Pénicilline et la Guerre contre les Infections: Une révolution scientifique au service de l’humanité
Par Margot Belfort
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À propos de ce livre électronique
De l’isolement du composé actif à sa production de masse durant la Seconde Guerre mondiale, ce livre retrace l’extraordinaire aventure scientifique et humaine qui a permis la mise au point de l’un des médicaments les plus révolutionnaires de l’histoire. À travers les contributions décisives de chercheurs comme Howard Florey et Ernst Boris Chain, et le soutien des institutions scientifiques et industrielles, la pénicilline est devenue un symbole de progrès et d’innovation médicale.
Margot Belfort nous plonge dans les coulisses de cette découverte capitale, révélant les défis, les espoirs et les avancées qui ont marqué la lutte contre les maladies infectieu-ses. Un récit captivant qui met en lumière l’ingéniosité humaine et la puissance de la science au service de la santé mondiale.
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La Pénicilline et la Guerre contre les Infections - Margot Belfort
Margot Belfort
La Pénicilline et la Guerre contre les Infections
Une révolution scientifique au service de l’humanité
Les Origines de la Recherche Antibiotique
Les premières observations de substances antibactériennes naturelles
Au cours des siècles précédant la découverte révolutionnaire de la pénicilline par Alexander Fleming, des observations isolées et fragments de connaissances sur des substances antibactériennes naturelles parcouraient déjà les annales de l’histoire médicale. Ces premières observations, bien que souvent anecdotiques et mal comprises, ont pavé la voie pour les avancées ultérieures dans le domaine des antibiotiques.
Les premières mentions d'effets antibactériens datent de l’Antiquité. Les écrits d’Hippocrate, datant du Vème siècle avant J.-C., relatent l’utilisation de moisissures pour le traitement de plaies infectées. Cependant, ces traitements empiriques ne bénéficiaient pas d'une compréhension scientifique des mécanismes sous-jacents, et étaient enracinés dans des traditions et des pratiques médicales de l’époque.
Durant le Moyen Âge, les cultures orientales détiennent le savoir relatif à l’utilisation thérapeutique des moisissures. En Chine, par exemple, certains textes indiquent que les médecins utilisaient des extraits de moisissures pour traiter certaines infections cutanées. Cependant, le contexte scientifique et culturel de l'époque ne permettait pas une investigation systématique de ces observations.
Au XVIIIème siècle, des scientifiques européens, parmi lesquels John Parkinson en Angleterre, commencèrent à formuler des hypothèses quant aux propriétés curatives de certains champignons et autres substances naturelles. Parkinson, dans ses récits sur la botanique, décrit l'utilité thérapeutique potentielle de divers types de moisissures. Ces précurseurs intellectuels ont amorcé des discussions qui ont souligné la nécessité de méthodes rigoureuses pour explorer les propriétés antibactériennes de ces substances.
Le XIXème siècle a marqué un tournant décisif; les progrès de la microscopie et de la microbiologie ont préparé le terrain pour des découvertes plus cruciales. Louis Pasteur et Robert Koch, deux géants de la microbiologie, ont révélé la relation entre les micro-organismes et les maladies, transformant ainsi la perception des infections. Leurs travaux ont encouragé d'autres scientifiques à explorer des agents naturels pouvant inhiber les bactéries néfastes.
De manière notable, en 1877, Louis Pasteur et Jules-François Joubert ont observé que certaines bactéries pouvaient inhiber la croissance d'agents pathogènes. Pasteur a rapporté un phénomène où le « Pénicillium glaucum » comprime la croissance du Bacillus anthracis, ouvrant ainsi la voie à une réflexion accrue sur l’antagonisme bactérien.
En même temps, des travaux pionniers étaient menés par Sir John Burdon Sanderson en Angleterre. En 1871, Burdon Sanderson a remarqué que certaines cultures de moisissures inhibaient la croissance bactérienne. Bien que ses travaux n’aient pas abouti à des traitements pratiques, ils ont contribué à construire une base de connaissances qui serait vitale pour les découvertes futures.
L'exploration des propriétés médicinales de moisissures a gagné en rigueur scientifique au début du XXème siècle. Ernst Duchesne, un médecin militaire français, a en 1897 proposé l'utilisation de Pénicillium glaucum contre les infections bactériennes. Cependant, malheureusement, son travail n’a pas été reconnu à l'époque, et ce n'est que bien plus tard que ses contributions ont été appréciées rétrospectivement.
C’est dans ce contexte de progrès croissants mais fractionnés que l’environnement scientifique était prêt à acccueillir une découverte comme celle de Fleming. Les premières observations de substances antibactériennes naturelles fournissaient des pistes précieuses qui, bien qu’initialement éclipsées par le manque de compréhension et de technologie, allaient se révéler d’une pertinence capitale une fois mises en perspective adéquate.
Ces premières observations ont fourni une base essentielle pour la recherche ultérieure, et soulignent l’importance cruciale d'une infrastructure scientifique ouverte et curieuse, capable de valoriser des résultats inattendus et d’encourager des perspectives nouvelles sur les phénomènes naturels.
Les recherches initiales sur les moisissures et leurs propriétés
Les premières recherches sur les moisissures et leurs propriétés antibactériennes remontent à plusieurs siècles avant la découverte fortuite d'Alexander Fleming de la pénicilline en 1928. Cependant, il est important de reconnaître que ces études initiales, bien que limitées par la technologie et les connaissances scientifiques de leur époque, ont jeté les bases pour le développement futur des antibiotiques.
Dans l'Antiquité, certaines cultures utilisaient déjà des extraits de moisissures dans le traitement des infections. Par exemple, les Égyptiens antiques appliquaient des compresses de pain moisi sur les plaies pour prévenir l'infection, une pratique qui révèle une connaissance intuitive des propriétés antibactériennes des moisissures. Cependant, cette pratique empirique n'avait pas été formalisée ni scientifiquement explorée avant le XIXème siècle.
C'est au cours du XIXème siècle que les scientifiques ont commencé à examiner de manière plus rigoureuse les propriétés des moisissures. En 1870, Sir John Scott Burdon-Sanderson, un physiologiste écossais, observa que des cultures de staphylocoques ne poussaient pas en présence de Penicillium glaucum, une espèce de moisissure, bien que son étude n'ait pas été poursuivie de manière concluante (Source: Burdon-Sanderson, J.S. (1871). Observations on the growth of bacteria. Transactions of the Pathological Society of London.).
En 1897, Ernest Duchesne, un médecin militaire français, réalisa sa thèse sur les effets antagonistes entre certaines bactéries pathogènes et les moisissures. Il démontra que Penicillium glaucum pouvait guérir des cobayes infectés par la bactérie Escherichia coli. Duchesne proposa que les organismes vivants pouvaient se défendre contre les maladies grâce à des interactions avec des microbes, une idée visionnaire pour l'époque (Source: Duchesne, E. (1897). Contribution à l'étude de la concurrence vitale chez les micro-organismes: antagonisme entre les moisissures et les microbes. Thèse de doctorat. Université de Lyon).
Malheureusement, le travail de Duchesne ne fut pas reconnu à son époque, et ses travaux disparurent dans l'obscurité, pour ne retrouver la lumière qu'après la reconnaissance industrielle de la pénicilline. Les contraintes technologiques et l'absence d'intérêt scientifique généralisé, à la fin du XIXème siècle et au début du XXème, empêchèrent ces découvertes préliminaires de connaître un développement significatif qui aurait pu accélérer la découverte des antibiotiques.
Cependant, ces recherches initiales ont été cruciales pour la compréhension de l'activité bactéricide des moisissures. Elles ont permis d'établir le cadre de recherche pour les pionniers du XXème siècle. C'est ce réseau de connaissances semi-empiriques, associées à des avancées chimiques et biologiques, qui a conduit des chercheurs comme Fleming à s'intéresser à la moisissure Penicillium notatum, évènement qui se révéla décisif pour l'extension moderne de la thérapie antibiotique.
Bien qu'il faille attendre plusieurs décennies après Duchesne pour que la science soit capable de comprendre et d'exploiter pleinement ces observations, les recherches pionnières sur les moisissures ont joué un rôle essentiel en préparant le terrain pour les développements ultérieurs. Leur contribution fondamentale à la science des antibiotiques ne doit pas être sous-estimée, car elles ont offert une première démonstration des interactions biologiques complexes pouvant être exploitées pour le bénéfice de la santé humaine.
La découverte d'Alexander Fleming en 1928
La découverte de la pénicilline par Alexander Fleming en 1928 représente un tournant majeur dans l'histoire de la médecine et marque le début de l'ère des antibiotiques. Elle a non seulement révolutionné le traitement des infections bactériennes, mais elle a également ouvert la voie à de nouvelles recherches dans le domaine des antibiotiques. Cet événement fortuit, souvent décrit comme une véritable serendipité scientifique, est survenu dans un contexte où les chercheurs s'intéressaient de plus en plus aux propriétés antibactériennes des micro-organismes, mais sans en comprendre pleinement le mécanisme.
En septembre 1928, alors qu'il revenait de vacances, Alexander Fleming, professeur de bactériologie au St. Mary's Hospital à Londres, remarqua quelque chose d'inattendu sur l'une de ses boîtes de Petri. Une moisissure, identifiée plus tard comme appartenant au genre Penicillium, avait contaminé l'une de ses cultures de staphylocoques. Fleming constata que la zone autour de la moisissure était exempte de bactérie, indiquant que la moisissure libérait une substance capable de tuer les bactéries. Il nomma cette substance pénicilline
.
Cette découverte n'a pas été une simple question de hasard, mais le résultat de l'euvre d'un esprit curieux et attentif. Dans son laboratoire, Fleming avait l'habitude d'étudier les effets des agents antimicrobiens sur les bactéries, et sa connaissance approfondie des cultures bactériennes a joué un rôle critique dans sa capacité à identifier l'importance de ce qu'il voyait. Son observation méticuleuse a été la clé de sa découverte : une qualité qui distingue souvent les pionniers scientifiques.
Un bon laboratoire est celui dans lequel il y a la plus grande quantité de chance fortuite et où l'on ne cesse de faire attention aux plus petits détails,
écrivait-il plus tard (Fleming, 1945).
Le constat de Fleming sur l’effet antibactérien de la pénicilline n’aurait pas suffi, à lui seul, à révolutionner la médecine moderne. Ses épreuves pour isoler et stabiliser cette substance ont rencontré de nombreux défis à l'époque en raison des limitations technologiques. Le principal obstacle était l'isolation de la pénicilline de la moisissure sans perdre son pouvoir antibactérien. Cela nécessitait une démarche systématique, combinant la chimie et la microbiologie, qui n'était pas entièrement à la portée de Fleming à l'époque.
De plus, initialement, Fleming sous-estima le potentiel thérapeutique de la pénicilline, la qualifiant souvent de curiosité de laboratoire
. Cependant, en communiquant ses découvertes à ses collègues, il sema les graines qui conduiront plus tard au développement de cette molécule révolutionnaire.
Malgré ces défis initiaux, la découverte de la pénicilline par Fleming représente un exemple éclatant de l'importance de la persévérance et de l'ouverture à l'inattendu dans la recherche scientifique. Son travail a posé les bases de ce qui deviendra finalement un effort international et une entreprise collaborative, menant à la production en masse de pénicilline, un sujet que nous explorerons dans les chapitres suivants.
Les défis expérimentaux rencontrés dans les premières étapes
Dans l'aube des recherches sur les antibiotiques, les scientifiques ont fait face à une série de défis expérimentaux considérables. La quête visant à comprendre et isoler les propriétés antibactériennes naturelles était semée d'obstacles techniques et conceptuels.
L'une des premières difficultés majeures était d'identifier et de caractériser les substances possédant des propriétés antibactériennes sans être en mesure de les isoler de manière efficace. Les chercheurs savaient que certaines moisissures avaient la capacité d'inhiber la croissance de bactéries, mais le processus de fermentation et d'extraction des composants actifs était alors peu compris et peu développé. Ce manque de connaissances entravait la capacité des chercheurs à étudier de manière approfondie ces composés.
Une autre difficulté substantielle reposait sur le manque de techniques de culture stérile et le contrôle accru des expérimentations en laboratoire. À l'époque, les laboratoires manquaient souvent des équipements sophistiqués nécessaires pour manipuler les microorganismes sans contamination externe. Les chercheurs étaient souvent confrontés à des résultats incohérents dus à des cultures contaminées, ce qui compliquait la compréhension des effets observés.
De plus, les outils analytiques disponibles pour l'identification chimique étaient rudimentaires selon les normes contemporaines. Les scientifiques devaient s'appuyer sur des méthodes telles que des réactions colorimétriques basiques et des techniques de titration pour tenter de comprendre la composition chimique de ces substances. Par conséquent, le travail effectué à cette époque était souvent de nature empirique et reposait sur un processus de tâtonnements.
Le langage scientifique pour aborder de tels phénomènes était aussi en pleine évolution. L'absence d'une terminologie standardisée pour discuter des propriétés biochimiques des substances naturelles retardait la diffusion des découvertes entre chercheurs, ce qui rendait les collaborations difficiles et limitait les avancées scientifiques.
Cette époque a aussi vu les
