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La provocation d'Océane
La provocation d'Océane
La provocation d'Océane
Livre électronique284 pages3 heures

La provocation d'Océane

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À propos de ce livre électronique

Lancer une provocation sur le Net est une entreprise délicate dont il faut se méfier des conséquences. Elles peuvent être aussi insoupçonnées que dramatiques.

C'est ce qu'a fait Océanz, jeune auteure de la belle ville de La Rochelle, un peu naïve et surtout très fière de son premier roman historique retenu par une maison d'éditition parisienne renommée. 

En effet, non seulement elle va s'en vanter sur Facebook, mais elle va attaquer très sottement une certaine catégorie de lectrices rencontrées dans un Salon du Livre.

Victime d'une réaction terrible de leur part, elle en paiera cruellement le prix, entraînant par-là même son marin-pêcheur de père, qui interviendra pour venger sa fille.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Monique Le Dantec, membre de l'académie Arts-Sciences-Letttres depuis 2013, dont voici le 16e roman, persiste dans le genre thriller, domaine qui lui est désormais familier. Dénoncer le cyberharcèlement, constatant les catastrophes qu'il génère souvent, lui tenait particulièrement à coeur.

En conséquence, mieux vous garder les nerfs solides pour se plonger dans cette nouvelle oeuvre qui vous réservera bien des surprises.

LangueFrançais
ÉditeurMorrigane Éditions
Date de sortie29 juin 2024
ISBN9782380690286
La provocation d'Océane

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    Aperçu du livre

    La provocation d'Océane - Monique Le Dantec

    Note de l’auteure

    Ce roman est inspiré de faits réels, du moins en ce qui concerne la provocation (totalement artificielle bien sûr) lancée sur Facebook par l’auteure de ce nouveau roman.

    Celle-ci a été faite dans le but de dénoncer le cyberharcèlement, cette nouvelle violence observée à plusieurs reprises sur le Net et qui l’a maintes fois choquée.

    Les réponses, quant à elles, sont parfaitement authentiques (fautes d’orthographe incluses), seuls les pseudos ont été modifiés.

    Mais il n’en reste pas moins que la trame de cette histoire est totalement imaginaire, particulièrement la fin, et entre dans la catégorie des thrillers.

    PLAN

    Prologue - Partir

    1  -  En mer

    2  -  Point final

    3  -  Recherche d’éditeur

    4  -  Signature du contrat

    5  -  Le plus beau jour de sa vie

    6  -  Arrivée au Salon de La Rochelle

    7  -  Jalouse, moi, jamais !

    8  -  La provocation

    9  -  Le choc

    10 -  Les attaques

    11 -  La #teamthon

    12 -  Amazon

    13 -  L’éditrice

    14 -  Descente aux enfers

    15 -  Partir vers les étoiles

    16 -  Edmond dévasté

    17 -  Les obsèques

    18 -  La vengeance

    Épilogue - Les Abysses

    PROLOGUE

    PARTIR

    À

    l’heure où la mer et l’obscurité commençaient à fusionner, le cotre, au nom prémonitoire de Peurbadelezh dont les lettres en bleu azur se distinguaient encore dans le couchant, avait pris sa vitesse de croisière en direction de l’ouest.

    Des gerbes d’embruns l’enveloppaient de part et d’autre, l’isolant du reste du monde. C’est ainsi qu’Edmond le ressentit à ce moment-là. Une grande paix intérieure l’envahit. Un sourire serein fendit sa face burinée et un éclair de satisfaction éclaira son regard gris et froid comme un ciel d’hiver.

    Derrière lui, au loin déjà, la rive se détachait à la manière d’un mince ruban que l’approche de la nuit effaçait. Celle-ci, une heure plus tard, aurait totalement disparu. La Rochelle hérissant la côte se fondait maintenant dans le brouillard. Si la tour de la Chaîne et son vis-à-vis la Saint-Nicolas se dressaient encore de manière aléatoire au gré des voiles de brume, la tour de la Lanterne s’était aussi évanouie.

    Jetant un coup d’œil par-dessus son épaule, l’homme ressentit un immense sentiment de solitude. Mais c’était justement cela le bonheur, cette impression de liberté qui s’y rattachait, désormais sa seule compagnie. Mais surtout, qu’il aimait être aux commandes de son bateau de pêche, ce cotre rustique en bois acheté il y avait plus de trente ans maintenant, que sa chère épouse avait alors baptisé en lançant une bouteille de champagne contre la coque. C’est elle aussi qui l’avait appelé de ce nom si difficile à retenir, Peurbadelezh, l’éternité en breton, pour faire honneur à la région dont elle venait, le Morbihan. Il s’en souvenait comme au premier jour.

    Qu’elle était belle, sa tendre Gisèle aux cheveux auburn, aux yeux vert amande et au sourire immuable. Le même qu’elle avait sur les lèvres à l’heure de la naissance de leur fille Océane, mais qui n’avait duré qu’un instant, la mort était au pied de son lit et l’avait emportée dans un souffle.

    Le même souffle qui agitait en cet instant l’unique mât gréé en voile aurique à plusieurs focs, comprenant une grand-voile à corne, une flèche et deux focs, le tricot et la trinquette, éléments qui avaient été remplacés depuis peu. Après des mois d’hésitation, il s’était enfin résolu à apporter quelques améliorations au bateau s’il voulait toujours aller pêcher en mer.

    Pour en revenir à la rénovation, le moteur d’origine de 20 CV au diesel commençait aussi à vieillir et pouvait tenir encore un moment. C’était surtout la voilure qui s’était déchirée de part et d’autre et qu’il avait fallu renouveler, mais maintenant son cotre lui convenait parfaitement. Surtout pour mettre son ultime projet à exécution !

    En bois massif, très costaud, avec son unique mât de misaine représentant surtout la sécurité, car la moindre toile gréée au tiers et une bonne paire d’avirons de cinq mètres pouvaient lui permettre d’attendre la réparation d’une panne d’injecteur ou de carburateur sans aucun risque. Mais aujourd’hui justement, il ne voulait en prendre aucun ! Il se voyait mal rester bloqué à quelques miles du rivage, et être repéré par un garde-côte zélé en mal d’intervention.

    Le principal atout du cotre était parfait pour une croisière, et il en avait fait plusieurs avec Océane. Deux couchettes et une cuisinette, le roof était suffisamment spacieux pour pouvoir bien s’y installer. Océane avait procédé à une très jolie décoration, des rideaux fleuris rose bonbon, un four à micro-ondes, un minuscule réchaud à gaz et un petit réfrigérateur qui les aidaient bien.

    Il avait passé avec sa fille de merveilleuses vacances. Quand il se résolvait toutefois à abandonner la pêche pendant quelques semaines, ce qui était d’ailleurs rare ! Ils avaient même pu alors faire le tour de l’Espagne et du Portugal. Le seul défaut majeur du voilier était de ne pouvoir tâter du bar dans les brisants de la côte portugaise, car il calait plus d’un mètre. Mais à part ce léger inconvénient, qui n’en était pas un sur les côtes de Charente-Maritime ou du Pays basque, son bateau l’avait toujours parfaitement satisfait et était devenu, en plus de son métier de marin pêcheur, son compagnon de toutes les occasions, des pires comme des meilleures.

    Comme il le comblait également aujourd’hui, quand son regard se porta sur les trois thons étalés sur le plancher. Qu’il avait galéré pour arriver à ce résultat ! La décision à prendre avait été ardue, longue, au-delà de tout ce qu’il aurait pu imaginer. Mais il avait eu gain de cause.

    Bien sûr, il aurait pu en pêcher d’autres, tout aussi intéressants. Mais il s’était donné pour but d’en attraper trois, cela suffisait à le satisfaire pleinement. L’un d’eux, le plus petit, était totalement immobile, les deux autres se mouvaient encore un peu, mais il était clair que leurs forces les abandonnaient.

    Attirées par l’odeur, des mouettes voltigeaient à l’aplomb du cotre avec autant d’énergie que si elles se disputaient les entrailles des poissons au-dessus de la jetée. Soudain, une grosse vague surgissant du suroît, ce vent du sud-ouest si imprévisible, se brisa contre la coque, et l’éclatement de sa gerbe les arrosa violemment. La tempête arrivait.

    Il imagina encore une fois les lumières de la ville, si loin maintenant, qui scintillaient encore par intermittence dans le brouillard, les tours qui s’y noyaient. Seul le bruit âpre de la brise enveloppa l’embarcation, la mer se fondant à présent dans la nuit tombée. Puis il passa à l’acte.

    1 - EN MER

    Q

    uelques mois auparavant…

    Que la journée était belle ! Dès les fantômes de l’aube disparus, son père l’avait réveillée et lui avait proposé de l’emmener pêcher. Cette fois n’était pas coutume, mais depuis le temps qu’elle le lui demandait, il s’y était enfin résolu ! Pour qu’il se décide à la sortir du lit, la marée devait être optimum.

    Bien souvent, il lui avait expliqué leurs cycles. Ne pas confondre la montée de la mer, le flux ou le flot, et la descente, le jusant ou reflux. Tout dépendait en fait de l’attraction des astres du jour ou de la nuit. Être au fait qu’en vingt-quatre heures, les eaux s’élèvent et se retirent deux fois. C’était la base qu’il lui avait enseignée. Puis, en approfondissant, elle savait maintenant que la plus large variation du revif se produisait quand la pression du soleil concordait avec celui de la lune. C’était alors la haute mer, celle de syzygie, de vive-eau ou de maline. À l’inverse, la plus petite amplitude avait lieu au moment où l’influence de l’astre du jour se contrariait avec celui de la nuit. C’était la marée de quadrature, de morte-eau, ou comme disait le plus souvent son père de « mordeau ».

    En fait, le but de ces concepts était très pragmatique. On devait toujours connaître le niveau des flots sous la quille, tant pour sortir du port que pour aller mouiller dans les rochers. Les cartes marines étaient d’un grand secours, donnant les hauteurs d’eau aux plus basses mers. Mais il fallait y être attentif pour ne pas talonner.

    Un autre sujet était aussi essentiel, le cordage des poissons ! Eux aussi étaient sensibles à l’influence des courants. Certains comme les tacauds étaient plus actifs pendant le flot, alors que les congres mordaient mieux aux étales.

    Dernier point également très important, l’observation des brises qui pouvaient changer rapidement d’orientation, et transformer une mer d’huile en creux profonds de houle. Son père, habitué à bourlinguer, était capable de distinguer un coup de suroît un quart d’heure avant qu’il ne se manifeste. Et de rentrer au port avant l’accident.

    Le sémaphore rendait aussi bien des services, fournissant des indications par heure, pavillons et cônes de signaux, et donnait aux pêcheurs bien des informations sur les hauteurs de la marée et la direction des rafales de vent. Quand il n’interdisait pas les sorties du chenal, ce qui provoquait la rage chez Edmond, mais qui ne contrevenait toutefois heureusement jamais aux consignes !

    La mer ce matin-là, à l’heure où le soleil n’avait pas encore émergé de l’horizon, déployait son éventail d’effluves parfumés, accentués par les premiers poissons que son père avait pêchés, deux dorades pour le moment, trois rougets-barbets et surtout un magnifique congre qui devait bien dépasser les soixante centimètres, et qui l’avait mis de bonne humeur certainement pour la journée.

    Quant à Océane, accoudée au bastingage, elle appréciait ce moment de plénitude, hors du temps et de l’espace. Que la vie était belle, avec ses projets tourbillonnant dans sa tête qui la motivaient depuis qu’elle avait obtenu juste avant les grandes vacances sa double licence de Lettres-Histoire. Se préparant au professorat dans cette seconde matière, elle envisageait un autre plan, tenu secret pour l’instant même auprès de son père. Seul monsieur Dugard, le recteur de l’Université qui avait eu l’extrême amabilité de la recevoir l’avait encouragée dans son idée, écrire un livre factuel sur un personnage emblématique de La Rochelle qui l’avait subjugué dans son enfance, Alexandre Aufrédy.

    Il fallait savoir que celui-ci avait créé la nouvelle aumônerie Saint-Barthélemy au début du XIIIe siècle alors que la lèpre, cette horrible maladie sévissait en terrorisant la population. En effet, ce personnage de légende, riche armateur de la ville, n’avait jamais vu revenir les navires qu’il avait envoyés de par le monde. Réduit à la misère, il ne vivait plus avec son épouse Dame Pernelle que grâce à la charité que lui procuraient ses voisins et amis.

    Quand un beau jour, le miracle s’était accompli, le retour inespéré d’un de ses bateaux bourrés de produits exotiques de grande valeur, ce qui lui redonna sa fortune initiale. Il décida alors de se consacrer aux pauvres tandis que les lépreux étaient pris en charge dans la maladrerie dédiée à Saint-Ladre en dehors de la cité et qui les accueillait depuis 1220.

    Ce personnage l’avait toujours fascinée et elle était heureuse de pouvoir lui vouer une place importante dans ses projets, d’autant que son testament existait encore et était conservé dans les archives de la ville. Elle avait commencé à y travailler et en avait plus ou moins établi le plan, mais il fallait qu’elle franchisse maintenant l’étape suivante, l’écriture !

    Elle s’imaginait aussi, ultérieurement, continuer sur son élan et présenter la floraison des fondations charitables et hospitalières qui s’était poursuivie au cours des siècles, dépeindre les conflits militaires avec l’Angleterre, et bien sûr développer cette terrible période de 1348 avec l’apparition de la peste noire.

    À l’instar de ce que lui disait son père, tu as du pain sur la planche… mais pour l’instant, tu as une proie à tirer, lui lança vertement Edmond qui venait d’apercevoir aux côtés de la sienne un frétillement très prometteur au bout de la ligne d’Océane, ce qui lui rappela du même coup qu’elle était surtout et avant tout fille de marin pêcheur et que c’était les poissons leur source de revenus ! Et que ces animaux pour lui étaient sacrés. Pas question de les mépriser et de les considérer exclusivement comme de la nourriture.

    En effet, las de la voir rêver alors qu’il l’avait emmenée pour taquiner la bête à écailles, il lui avait mis une canne dans les mains en l’abreuvant de consignes, car il espérait qu’elle arrive à piéger du gros, le jour lui paraissait favorable.

    Chaque poisson, qu’il soit petit, moyen ou énorme était important, et avait une spécificité d’approche différente. Mais il fallait maîtriser toutes les techniques, même si son père ne vivait que de cette activité, il ne se considérait pas comme un pêcheur professionnel et n’utilisait pas, ou rarement, les palangres, ces fameuses et imposantes lignes de fond à laquelle pendent des cordelettes munies d’hameçons destinés à s’emparer des catégories plates telles que les congres, les chiens de mer, les thons, ainsi que les casiers et les filets selon qu’on parlait de pêche de surface ou de fond.

    Mais elle se devait de connaître toutes les variétés comme les aloses, les bars, les serpents d’eau, les murènes, les dorades, les grondins, trigles et surmulets, les maigres, les mérous, les ombrines et serrans, les maquereaux et les chinchards, les raies, les tacauds, les morues, les merlans et les lieus, les vieilles, les requins qu’elle devait savoir détecter de loin, et surtout les thons qui lui provoquaient des frissons dans le dos, pour une raison qu’elle ne parvenait pas à élucider. Ceux-là la subjuguaient, mais surtout lui faisaient peur. Elle s’était vraiment documentée sur leurs caractéristiques pour comprendre l’explication de ce rejet qu’elle ressentait envers eux.

    Taillés pour la vitesse, ils étaient de véritables torpilles vivantes. Cela allait du germon, ce thon blanc aux longues nageoires pectorales, qui pesait quelques kilos au rouge, qui dépassait parfois les cent kilogrammes, en passant par des espèces intermédiaires, les bonites et autres thazards. Ces poissons principalement de surface devaient être capturés avec un matériel spécial, aussi bien pour le bateau - leur cotre évidemment n’était pas particulièrement adapté - mais en plus les cannes et les moulinets.

    S’ils n’étaient pas trop présents au large de La Rochelle, on en trouvait beaucoup dans le golfe de Gascogne et en Méditerranée, mais là, il aurait fallu quitter leur domaine privilégié, les abords de La Rochelle. Ce qui l’avait surtout intéressée dans cette pêche du thon, car Edmond en faisait tout de même de temps en temps, c’était les leurres à traîner en surface, fabriqués avec de la couenne de porc, des jupettes en paille de maïs, en plumes ou en crins artificiels des lutines.

    Voir son père porter de la gaffe était des moments inoubliables, pour peu qu’ils tombent sur un super-master qui pouvait leur apporter quelques émotions fortes. Cela s’était produit plusieurs fois déjà, et faisait partie de son enfance. Ces bestioles savaient se défendre et vendaient chèrement leur peau, ne se rendant qu’à l’article de la mort la plupart du temps. Bref, les thons, bien plus que toutes les autres, l’interpellaient tout particulièrement.

    Elle serait bien obligée un jour d’arriver à concilier ses espoirs littéraires avec cet amour de la mer et de la pêche et cette peur panique vis-à-vis de cette espèce sans pour autant plagier le livre qui avait bercé sa jeunesse, Moby Dick d’Herman Melville, même si on ne pouvait comparer ceux-ci avec les baleines. Quoique… Pour elle, les thons étaient bien plus dangereux sans qu’elle puisse vraiment en expliquer la raison et encore moins la prouver. Il faut dire qu’elle les trouvait laids, voire repoussants. Alors qu’elle n’avait absolument pas ce réflexe envers les autres, y compris les plus moches, comme les congres ou les orphies qui ressemblaient à des fusées, ou les raies et divers pocheteaux, pastenagues ou mourines qui ne risquaient guère de remporter un prix de beauté.

    Cela ne correspondait à aucune logique, mais relevait d’un a priori qui faisait hurler de rire son père quand d’aventure elle lui en parlait. Bien sûr, il lui rétorquait que si elle se trouvait nez à nez avec un squale, sa réaction serait sans doute fort différente. Mais ceux-ci, peu présents en Atlantique, en mer du Nord ou dans la Manche, se regroupaient plutôt en Méditerranée qui en voyait une bonne dizaine de variétés et elle n’en avait jamais rencontré !

    Mais pour l’heure, avec ce poisson qui frétillait au bout de sa canne et qu’elle se devait de capturer ne serait-ce que pour ne pas avoir l’air trop ridicule, elle se concentra un instant sur la bataille qui s’engageait. Car elle avait bien compris que celle-ci risquait d’être rude, le regard de son père lui avait bien signifié qu’elle devrait se débrouiller toute seule.

    Prenant le temps de le remonter, d’une part pour faire durer le plaisir, et d’autre part par manque de spontanéité dans la pêche à la ligne qu’elle pratiquait en fait très peu souvent, elle se remémora les cours concernant le matériel. La canne en bambou, de préférence dans les deux mètres cinquante sur laquelle Edmond avait ajouté une poignée d’un mètre environ s’adaptant sur le scion de toutes celles qu’il avait à bord. Le moulinet en dural qu’elle avait aujourd’hui lui paraissait bien approprié au fil nylon qui le complétait. Quant à l’émerillon et à l’hameçon, elle s’avouait ne pas y avoir prêté l’attention nécessaire à une pêche miraculeuse ! Il y en avait tellement, de toutes les sortes et de toutes les formes qu’il lui était impossible de les identifier tous avec certitude. Mais Edmond, lui, les connaissait par cœur, et les rangeait soigneusement dans des casiers en plastique de façon à pouvoir les choisir très rapidement selon les espèces qui traînaient dans les parages.

    Enfin, le poisson une fois hameçonné, elle réussit à le remonter, s’attendant à un gros vu la bataille qu’il lui avait infligée pendant quelques minutes. Après un large mouvement de ligne qui faillit éborgner son père tant il était brusque, un superbe bar atterrit à ses pieds en frétillant furieusement. Elle avait gagné. Du moins quelques

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