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Black Friday
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Livre électronique72 pages51 minutes

Black Friday

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À propos de ce livre électronique

Des robes et du maquillage à ne plus savoir qu’en faire. Une tablette nouvelle génération à un prix canon. Une nouvelle loi sur l’obsolescence qui plaira à tous les ados du monde. Un petit commerce pas très légal. Un père Noël égaré au cœur de l’Afrique. Un enfant bien nourri par sa mère et par sa nounou.

Black Friday, ce sont six nouvelles d’humour noir à consommer sans modération. Mais attention, ce Vendredi noir vous laissera un goût amer dans la bouche : quand règnent l’hyperconsommation et les promotions perpétuelles jusqu’à la nausée, c’est notre planète qui souffre d’indigestion.


À PROPOS DE L'AUTEUR

Ancien étudiant des Beaux-Arts, ancien joueur professionnel de tennis, Christophe Léon a publié une dizaine de romans de littérature générale, entre autres en littérature noire (Tu t’appelles Amandine Keddha aux éditions du Rouergue, Journal d’un étudiant japonais à Paris aux éditions du Serpent à Plumes, ou encore Frans 68, paru en 2021 aux éditions Ramsay). Également auteur de littérature de jeunesse, il a été récompensé par de nombreux prix en France et à l’étranger. Il est traduit dans plusieurs pays, et son roman Délit de fuite a été adapté pour la télévision (France 2).
La protection de la nature et des animaux, les faits de société et les dangers de la mondialisation sont les thèmes qu’il aborde le plus souvent à travers ses livres.
Il a créé et anime aux éditions du Muscadier la collection Rester vivant depuis octobre 2015, ainsi que la collection Le Muscadier Noir depuis janvier 2023.

LangueFrançais
ÉditeurLe Muscadier
Date de sortie16 mars 2023
ISBN9782383020172
Black Friday

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    Black Friday - Christophe Léon

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    Clic-clac Kodak

    Là, encore un peu de bleu. C’est parfait. Je me regarde dans la glace. Qu’est-ce que je vois ? Mon visage maquillé. Je compare avec la photo sur papier glacé que j’ai découpée en douce dans l’une des revues Cosmopolitan que maman achète chaque mois et qu’elle empile dans le placard de l’entrée. Alessandra Ambrosio, mannequine née à Erexim au Brésil, j’aimerais tant lui ressembler. Jamais je n’aurai ses yeux en amande et son teint de pêche…

    J’ai étalé trop de fond de teint. Le rouge sur mes lèvres est un peu épais et le khôl a collé mes cils. Maintenant, il faut que j’enlève le bandeau qui retenait mes cheveux. Doucement. Dou-ce-ment. Voilà, c’est fait. Je cligne d’un œil, puis de l’autre. Le fard à paupières bleu Natural Love• est magnifique. Il capture la lumière. J’ai l’impression d’être une star. Profil gauche. Profil droit. Pas si mal finalement. Bouche en cul-de-poule, surtout vérifier qu’il n’y a pas de rouge sur les dents.

    Je range les crayons Magic Terribly•, le poudrier et le bâton de rouge à lèvres Studded Kiss• dans la petite armoire dans laquelle sont disposés les produits de beauté. Je plie la photo d’Alessandra et la glisse dans la poche arrière de mon jean. J’éteins la lumière et sors de la salle de bains parentale.

    La chambre est dans le noir. À côté du lit, il y a une psyché. Sur la table de nuit, un livre ouvert posé à plat, le dos cassé : J’arrête de surconsommer ! – 21 jours pour sauver la planète (et mon compte en banque). Certainement un acte manqué de maman, surconsommatrice typique qui veut se donner bonne conscience en lisant ce machin.

    La penderie se trouve sur la gauche. J’ouvre les portes. Les vêtements sont suspendus aux cintres, eux-mêmes accrochés à la barre par des esses. Ma mère est une fashion victim. Elle en consomme des dizaines par an. Un brin maniaque, elle a des tocs aussi. Par exemple, pour les robes, elle n’achète que des marques dans le nom commence par la lettre Z : Zadig & Voltaire•, Zœ Karssen•, Zero Limits•, Zizzi• pour ne citer qu’elles. Un brin fêlée, mais je crois que je tiens d’elle de ce côté-là. Plus tard, moi aussi, je serai une fashionista.

    Je choisis une robe. Une Zanetti•, dentelle, couleur blanche unie de base, col rond, sans manches, sans poches, fermeture à l’arrière avec boutons, un modèle trapèze. Une robe d’été. Je sais, ce n’est pas la saison, mais je préfère les robes légères, qui tournent quand j’esquisse un pas de danse. Le seul inconvénient, ce sont les poils sur mes jambes. C’est moche. Je me console en me disant que, l’hiver, personne ne se rase les guibolles…

    Je pose la robe sur le lit et retourne à la penderie. Je m’accroupis et farfouille parmi les chaussures. Je cherche les ballerines Jimmy Choo•, made in Italy, que j’aime tant. Des ballerines, avec une robe d’été, un choix judicieux, n’est-ce pas ? Ah ! les voilà. Elles sont usées mais encore mettables, même si elles ne sont pas à ma pointure. Tant pis, j’ai l’habitude. Il suffira que je recroqueville les orteils pour défiler comme si j’étais sur un podium. J’ai le truc : placer un pied devant l’autre et faire de grands pas en imaginant qu’on est en train de marcher sur une corde.

    Devant la psyché, je retire mon jean et enfile la robe. Je tire dessus en faisant attention de ne pas craquer les coutures. Je me trémousse pour la mettre bien en place, et voilà, c’est fait. Ensuite, je m’assois sur le lit. Au tour des ballerines. J’ai un peu de mal, le cou-de-pied trop fort, mais j’y arrive quand même. Je me lève et vais m’admirer dans la glace.

    Dans l’obscurité, je ne distingue pas tous les détails, mais je sais que je suis au top. Je fais quelques pas. Pas facile quand même d’être mannequin, j’ai l’air d’un canard sur un lac gelé. J’en ris. Un goût de lipstick dans la bouche. J’adore ! Je passe la langue sur mes lèvres, puis sur mes dents, que j’imagine briller comme dans les spots publicitaires ringards à la télé pour certaines marques de dentifrice.

    Sur la table de chevet, l’heure vert d’eau du réveil digital : il est 16 heures. Maman rentrera dans

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