Vivre en copropriété!: Est-ce pour vous?

Par Gilles Gagnon

Cet ouvrage résume ma vie en condo à titre de président d’un syndicat de copropriété.

Il contient des sources d’information étonnantes. Il sera difficile de rester insensible aux récits des luttes que j’ai dû mener afin d’assurer l’entretien et la conservation d’un bâtiment tout neuf, et de l’ensemble horizontal dans lequel j’ai évolué pendant 9 années.

Le but que je m’étais fixé lorsque j’ai décidé d’écrire ce livre visait uniquement à renseigner le futur acheteur pour l’aider à faire un choix mieux éclairé que fut le mien. Dans cette optique, mon récit ne dévoile le nom d’aucun entrepreneur ou manufacturier et c’est voulu ainsi.

• Langue: Français
• Éditeur: Les Éditions Crescendo
• Date de sortie: 5 sept. 2022
• ISBN: 9782898312076

Aperçu du livre

Vivre en copropriété,

est-ce pour vous ?

Introduction

Sous toutes réserves

Mon aventure en condo a duré près de neuf ans. Plus loin, je vous raconterai les moments heureux, mais surtout les surprises, les embûches, les frustrations et les pièges auxquels j’ai été confronté dans cet univers de la copropriété. Pour ceux d’entre vous qui désirent faire l’acquisition d’un condo, je suis convaincu que vous y trouverez une source d’informations étonnantes qui vous aidera à faire un choix beaucoup plus éclairé que l’a été le mien.

J’ai foncé tête baissée dans ce projet d’acquisition. En fait, ma préparation s’était limitée à la lecture en diagonale de quelques textes sur la copropriété et à de brèves discussions avec des amis qui avaient vécu ce genre d’expérience. Je suis conscient que même si je m’étais renseigné davantage avant de faire le saut (sot), cela n’aurait probablement pas changé grand-chose à ma décision d’acheter ce beau condo tout neuf.

Lorsque l’on a sollicité mon implication dans la gestion des syndicats de copropriété, j’ai accepté de m’investir bénévolement. Cela a été une décision importante qui m’a amené à vivre des moments combien difficiles que je partage ici avec les futurs acheteurs ! Vous ne pourrez pas rester insensible aux batailles que j’ai menées pour assurer l’entretien et la conservation du bâtiment et de l’ensemble horizontal dans lequel j’ai évolué. Les constats que j’ai faits sur les capacités de l’être humain à se travestir pour réaliser un gain personnel sont ahurissants.

Je me sens soulagé et en même temps privilégié d’avoir vécu une expérience semblable. Soulagé parce qu’aujourd’hui j’ai retrouvé la quiétude à laquelle chacun aspire, privilégié aussi parce que l’expérience que j’ai acquise en copropriété m’a fait grandir. Je suis heureux de partager mon vécu avec vous et je souhaite sincèrement que cette lecture vous aidera à éclairer le choix que vous ferez de vous lancer ou pas dans une aventure semblable. Cependant, vous comprendrez que je ne suis pas un exemple à suivre ; je vous propose simplement une expérience peu banale qui mérite d’être partagée.

Pourquoi sous toutes réserves ?

Bonne question. Pourquoi ces mots apparaissent-ils au début de chacun des chapitres ? En fait, ce n’est pas clair du tout. J’ai eu des contacts fréquents avec plusieurs hommes de loi au cours de ces années en condo et la correspondance qui m’était destinée en provenance de leurs bureaux portait couramment cette mention. J’ai donc consulté la littérature la plus récente pour tenter de décoder ce que cela pouvait bien signifier et voici ce que j’ai trouvé.

Un des sites Internet mentionnait que si un procès avait lieu, cette mention pouvait vous permettre d’ajouter ou de préciser certaines informations que vous n’aviez pas pensé inclure dans le document. Un autre site affirmait que c’était là une clause de style que certains avocats s’obstinaient à mettre dans leurs écrits, mais que sa valeur était contestable. J’ai aussi lu que la mention sous toutes réserves ou, plus rarement, sous réserve de tous droits indiquait que le contenu du document ne pouvait être utilisé contre le signataire.

Mais attention : ailleurs on précisait que l’inscription de ces mots sur une lettre ou sur un document ne devrait pas être considérée comme une panacée vous accordant la protection du Saint Graal. En effet, certaines circonstances pourraient exiger plus que l’inscription de ces mots pour vous protéger adéquatement contre toute utilisation de la teneur du document contre vous-même. Ajoutons que la jurisprudence aurait déjà statué en rappelant qu’une conclusion de réserve de droit est inutile puisque chaque partie a des droits ou elle n’en a pas. Conséquemment, la réserve que pourrait en faire un tribunal n’y changerait rien.

Vous voyez, ce n’est pas très limpide tout cela et sans trop savoir pourquoi, j’ai quand même choisi d’inclure cette mention au début de chacun des chapitres. Il ne faudrait pas croire que cela signifie que les faits mentionnés pourraient avoir un caractère erroné. Je vous rassure tout de suite : tous les épisodes, incidents, évènements et complications racontés dans ce livre sont véridiques, même s’il est concevable que la perception d’autres intervenants diffère quelque peu de la mienne.

Lorsque j’ai renoncé à la présidence du syndicat de copropriété, j’ai exploité le temps libre à ma disposition pour entamer sur-le-champ une ébauche de cet ouvrage. À ce moment-là, les évènements que je vous raconte étaient encore frais à ma mémoire. J’ai aussi eu la chance d’accéder aux documents sources qui me fournissaient les détails requis pour légitimer le récit de certains faits qui commençaient déjà à dater.

J’ai ensuite mis le projet de côté pour le laisser murir pendant un certain temps. Cela m’a permis de prendre la distance nécessaire pour m’éloigner des émotions qui m’avaient assailli, puis j’ai su précisément ce que je devais en faire : c’est à ce moment-là que je me suis mis à l’écriture de ce manuscrit. J’ai compris que le but que je poursuivais était d’informer ceux et celles qui sont séduits par l’acquisition d’un condo afin de mieux les préparer à affronter les difficultés auxquelles ils seraient immanquablement confrontés s’ils choisissaient de poursuivre leur projet d’achat. Et tant qu’à y être, sans prétention, j’en ai profité pour enrichir mon document de pistes de solutions pour éviter la répétition des comportements qui entachent la copropriété. Cela dit, je vous laisse le soin d’en apprécier la crédibilité.

Ceux qui seraient tentés de croire qu’un désir de vengeance m’anime se trompent royalement. D’ailleurs, mon récit ne dévoile le nom d’aucun entrepreneur ou manufacturier et c’est voulu. Je ne cite pas non plus la date des évènements, ni le nom des lieux, des personnes ou des institutions, ni même le nom des firmes d’avocats impliquées afin justement d’éviter que des rapprochements soient faits. Dans la même logique, j’ai aussi changé mon nom d’auteur.

Ce livre aurait pu s’intituler La vie en condo — sous toutes réserves. En effet, sous toutes réserves dans le sens suivant : cette vie n’est pas faite pour tout le monde et vous serez à même de le constater en lisant les pages qui suivent. Et si après vous faites encore partie de ceux qui sont tentés par cette vie en communauté, tant mieux, car vous le ferez en bien meilleure connaissance de cause et j’aurai atteint le but que je m’étais fixé. Si, à l’inverse, vous croyez que le jeu n’en vaut pas la chandelle, encore tant mieux, car vous aurez acquis une connaissance qui vous aura aidé dans votre décision de ne pas risquer d’investir dans un tel achat.

L’évolution des lois entourant la gestion des condos

Les règles de gestion en copropriété jumelées aux comportements problématiques et souvent contestables des intervenants ont favorisé un climat de confrontation lors de chacune des réclamations que j’ai soumises. Ces règles ont permis à l’entrepreneur et au personnel de la gestion du plan de garantie des maisons neuves de m’intimider, de m’insulter, de me menacer et de me rabaisser. La conclusion recherchée par mes soi-disant « adversaires » n’avait rien à voir avec un esprit de justice ou de rectitude. Elle visait uniquement à gagner coûte que coûte chacune des réclamations que j’ai soumises.

Mon récit regorge d’exemples concrets de manquements à plusieurs niveaux. D’abord