’affaire de Chaumont montre d’abord que les Américains, souvent accusés d’excessive prudence, ont su prendre des risques, aiguillonnés par un chef hors norme DB US, « les bouchers d’Eisenhower» comme les appellent les Allemands, affrontent les paras et leurs tigres… comme des lions! Mais surtout, l’épisode révèle l’ego démesuré de Patton, capable de risquer une division épuisée et transie de froid dans un secteur mal reconnu dans le but de gagner un pari. Rien ne l’y oblige, sinon le scepticisme britannique qui le pique au vif et la symbolique du jour de Noël. Albin Irzyk, toujours ébloui par l’aura de son chef, est bien aimable de ne pas lui tenir rigueur de pertes probablement évitables. L’incident n’a toutefois rien d’exceptionnel. Ainsi, le général Vatoutine sacrifie les troupes du front d’Ukraine afin de prendre Kiev le 6 novembre 1943, veille de l’anniversaire de la révolution d’Octobre, afin que Staline puisse s’en vanter dans son discours. Mais Vatoutine n’a pas la liberté de Patton… Un mot enfin de la controverse sur la présence des superfélins: si aucun des tankistes américains ne les a vus (ce qui n’est pas surprenant, vu l’allonge de ces monstres), il est à noter que l’historien de la 4 DB US, Don Fox (voir Pour en savoir plus, p. 53), a confi rmé en 2003 les dires d’Albin Irzyk.
L’AVIS DE LA RÉDACTION
Jun 26, 2024
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