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n 1861 : l’unité de la péninsule italienne, alors divisée, est proclamée. Paradoxalement, les tensions politiques et les difficultés économiques qui touchent le pays, et en particulier la Sicile, vont donner lieu à l’un des plus grands mouvements migratoires contemporains, et contribuer à l’implantation de la mafia aux États-Unis. Entre la fin du XIX siècle et la veille de la Première Guerre mondiale, plus de 2,6 millions d’Italiens vont quitter le pays. Parmi les qu’ils empruntent, le Nouveau Monde : ils sont près de la moitié des migrants à franchir l’océan. explique Clotilde Champeyrache, économiste et maître de conférences au CNAM. Apparue en Sicile avant l’unification italienne, la mafia avait alors profité de l’inexistence d’un pouvoir central pour fleurir : souligne-t-elle. Installée outre-Atlantique, la mafia continue d’investir le commerce international des agrumes. Clé de voûte de l’économie de l’île depuis le début du XIX siècle, cette spécialité de Sicile et de la Conque d’or, près de Palerme, passe aux mains de la Cosa Nostra, la mafia italienne. Moindre dans les précise la spécialiste. Fraîchement débarqués sur le sol américain, les membres de la mafia sicilienne, mais aussi de celle venue de Calabre et de Naples, investissent les grands quartiers italiens qui se créent dans les villes : Dans les du pays, les gangs règnent et se donnent pour mission de maintenir l’ordre, mais aussi d’asseoir leur ascendant sur les nouveaux arrivants. Ainsi, le voyage des migrants est souvent financé outre-Atlantique, en échange d’un travail sur lequel on prélève une partie des recettes : estime Clotilde Champeyrache. D’autres migrations connaissent le même fonctionnement communautaire, du côté des Allemands, des Irlandais ou des Juifs, qui deviennent des groupes rivaux, Mais gare à ne pas attirer l’attention des forces de l’ordre ou la répression de l’État… observe quant à lui Jean-François Gayraud, commissaire général de la Police nationale et essayiste,