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Il vous a fallu vingt ans pour concrétiser ce projet. Pourquoi avoir attendu aussi longtemps ? Vous avez publié Les Françaises, entre-temps…
J’ai fait des incursions dans le nu quand j’avais une vingtaine d’années. Puis j’ai mis cette idée en stand-by. J’ai recommencé à travailler dessus en 2019-2020, et il a fallu du temps pour convaincre les éditeurs. Je ne voulais pas faire un ouvrage “facile” en enchaînant une dizaine de portraits sur une journée et était un travail radicalement opposé, léger et facile à réaliser. Avec , je suis allée chercher des choses plus profondes, intimes, authentiques. J’ai souhaité explorer le corps des hommes, issus d’univers culturels et sociaux très différents, principalement en Europe. Je voulais aller au plus proche, que l’on sente la peau. J’avais envie de voir des images jamais vues. La sexualisation et l’hypersexualisation, ce n’est pas quelque chose qui me parle. Les pectoraux extrêmement dessinés, les jambes écartées, le regard trouble… on l’a trop vu. Aujourd’hui, ce qui m’intéresse, c’est plutôt le portrait déshabillé. La vérité et le côté reportage. J’adore ce que fait Nan Goldin. J’ai l’impression de voyager en voyant ses images. Je suis aussi admirative devant la poésie des œuvres de Deborah Turbeville ou Sarah Moon. Paul Rousteau fait également de belles choses sur le corps. Je suis ravie qu’aujourd’hui il y ait des modèles plus inclusifs dans les journaux, plus représentatifs de la réalité.