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rois siècles avant notre ère, les Grecs entreprirent de bâtir un monument gigantesque signalant la terre aux marins. Posé à Alexandrie, sur l'île de Pharos en Égypte, ce colosse de 135 mètres de haut emprunta son nom au port qui l'abritait: « phare ». S'inspirant de cette 7 Merveille du monde, toutes les constructions de ce type prirent à sa suite cette appellation. Le dictionnaire Larousse définit ainsi ce mot masculin: « Tour élevée portant un puissant foyer de lumière pour guider les navires pendant la nuit et placée sous la surveillance d'un personnel de garde. Sans personnel de surveillance, il s'agit d'un feu. » Mais pour l'administration française, les choses ne sont pas si simples. Le phare est un établissement remplissant au moins trois des quatre critères suivants: une fonction d'atterrissage, une hauteur au-dessus du sol de plus de 20 mètres, une portée supérieure à 20 milles (37 km), un ensemble bâti avec logements de gardiens. note l'association Phares de France qui rappelle que l'approche technique de l'Association internationale de la signalisation maritime (AISM) vise à distinguer les phares d'autres signaux lumineux . Au total, notre pays recense 6 140 éléments de signalisation maritime, indique le Service des phares et balises du ministère de la Mer: 1 521 sont des feux, explique le ministère de la Mer. C'est avec la mise en service du célèbre phare de Cordouan en Gironde en 1611, après 27 années de travaux que s'ouvre l'ère moderne des fanaux. Au XVIII siècle apparaissent les premières tours à feux, d'abord éclairées par des feux de bois ou de charbon, puis des lampes à huile. Ces systèmes seront agrémentés au siècle suivant d'appareils lenticulaires mis au point par Augustin Fresnel qui doperont la luminosité des phares, tout comme l'électrification des bâtiments. À cette époque, le littoral est presque entièrement équipé. Au début du xxe siècle, la mer d'Iroise est à son tour dotée de fanaux: elle comporte aujourd'hui la plus grande concentration avec 8 phares en mer et 7 à terre. De nombreux acteurs assurent la gestion et l'entretien de ce patrimoine singulier: le ministère de la Mer à travers son Service des phares et balises veille à la capacité opérationnelle des établissements; le ministère de la Culture les protège; les collectivités territoriales soutiennent le cas échéant leur rénovation; le Conservatoire du littoral est chargé de leur valorisation; et enfin, certaines associations ont signé des conventions d'occupation temporaire, des projets de mise en valeur et d'ouverture au public. À noter que le parc naturel marin d'Iroise (un des huit parcs français) veille en direct sur les phares construits dans son périmètre de compétence.