Le 22 mai, il aurait eu 100 ans. Pour rendre hommage à l’emblème français mort le 1er octobre 2018 à l’âge de 94 ans, la maison Universal lui a concocté une intégrale de 100 CD regroupant tout son catalogue. Mais Charles Aznavour ne se contentait pas d’être le chanteur français le plus acclamé dans le monde, il était aussi un patron d’édition au sein de la maison Raoul Breton, qu’il dirigeait depuis 1992 avec son associé Gérard Davoust. Ils s’étaient connus dans les années 1970. Quarante-deux ans de complicité artistique (on leur doit d’avoir découvert Lynda Lemay) et d’amitié que le ponte de l’édition musicale accepte de raconter aujourd’hui.
Vous souvenez-vous de votre première rencontre avec Charles Aznavour ?
Oui, c’était au casino de Juan-les-Pins. Après le concert, des amis me l’ont présenté alors qu’il saluait à l’entrée des artistes. Ce qui m’a stupéfié, c’est la manière dont il fixait l’autre en lui serrant la main. Des années plus tard, alors qu’il se prêtait à une longue séance de dédicaces dans un immense supermarché en banlieue parisienne, je l’ai vu pareillement regarder chacun de ses interlocuteurs après leur avoir