Il n’a pas attendu vingt-quatre heures. Dès le lendemain du 7 octobre, alors que le monde entier est sous le choc des massacres, viols et enlèvements commis par le Hamas dans le sud d’Israël, le journaliste star du quotidien israélien Haaretz, Gideon Levy, désigne le coupable : « Netanyahou porte la responsabilité de cette guerre Israël-Gaza. » C’est même le titre de son éditorial. Que Haaretz soit depuis des lustres le caillou dans la chaussure de la droite israélienne, égratignant certains épisodes « héroïques » de l’histoire du pays, fustigeant à longueur de colonnes la « politique de colonisation » en Cisjordanie, est de notoriété publique. L’avocat Gilles-William Goldnadel qualifie Gideon Levy de journaliste « d’extrême-gauche ». Il n’empêche que cette inversion accusatoire qui voudrait attribuer au Premier ministre la responsabilité indirecte des attentats terroristes du Hamas est révélatrice d’une véritable fracture dans la société israélienne.
Au moment où l’État hébreu subit l’horreur et la surprise de se voir défié sur son propre territoire par une organisation terroriste, le