Son premier succès s’est bâti sur la mort. Celle du processus de paix entre Israéliens et Palestiniens. Celle, aussi, de Yitzhak Rabin, Premier ministre israélien, Prix Nobel de la paix et héros de la guerre des Six-Jours. En 1995, Benyamin Netanyahou apparaît comme l’étoile montante de la droite israélienne, un ancien diplomate à la voix grave et aux mots tranchants, en croisade contre les accords d’Oslo signés deux ans plus tôt, promesses de la création d’un Etat palestinien.
Le jeune Netanyahou, lui, perçoit un accélérateur de carrière. Il prend la tête de manifestations monstres des opposants à Yitzhak Rabin, de ceux qui brûlent des effigies du leader israélien et de son homologue palestinien, Yasser Arafat. Lors des marches, la foule chante « Mort à Rabin » et caricature Arafat en nazi. De faux cercueils passent de bras en bras. Un soir d’octobre 1995, Netanyahou prend la parole sur un balcon de la place Zion, au centre de Jérusalem, juste au-dessus d’une banderole où il est écrit « Mort aux Arabes ». Le jeune leader n’aura pas un mot pour calmer la meute, traitant au contraire Rabin de « traître » et Arafat de « meurtrier ». Un mois plus tard, un extrémiste juif abat le Premier ministre israélien de deux balles dans le dos. La campagne électorale, marquée par les attentats suicides du Hamas, engendre un climat de peur qui profite à Netanyahou. Il l’emporte avec moins de