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« Et pourtant ils existent, chantait Léo Ferré. La plupart Espagnols, allez savoir pourquoi. Faut croire qu’en Espagne, on ne le comprend pas. Les anarchistes. » Si vous ne comprenez pas Paul B. Preciado, il va falloir vous y mettre.
Né à Burgos en septembre 1970, une ville dont j’ai connu l’existence précisément à cette époque, en manifestant contre les condamnations à mort émises et ailleurs, après avoir commis plusieurs expositions, notamment pour le musée d’Art contemporain de Barcelone, il a publié chez Grasset, en 2020, , une virulente adresse à l’institution psychanalytique dans laquelle on pouvait lire ceci : « Je ne suis pas parvenu là où je m’étais proposé d’aller. Il n’est pas facile d’inventer une nouvelle langue. » Y était-il parvenu deux ans plus tard, en sortant chez le même éditeur Vous jugerez par vous-même cette espèce de Zarathoustra de la fin des genres et de la binarité. C’est moins un livre qu’un spectre qui hante l’humanité d’aujourd’hui et jusqu’au concours de l’Eurovision : les non-binaires sont là, « l’âme toute rongée par des foutues idées ». Ils nous subjuguent, nous ahurissent, avec ces corps insaisissables. Mais quand ils passent aux infos, ils nous consolent de Marioupol et de Gaza.