nous répond Monica Bellucci, l’air d’avoir quand même sa petite idée, quand on lui demande pourquoi, à son avis, les metteur·ses en scène adorent lui faire jouer les divas : après son rôle d’Alessandra, soprano, dans la série (2), après la Callas qu’elle a campée sur les planches, voilà qu’elle prête génialement ses traits à Giovanna, cantatrice en fin de course, dans fantaisie délicieuse signée Marjane Satrapi. Elle dit qu’elle ne sait pas mais pourtant ça saute aux yeux : ces cils infinis qui battent, ces pupilles sombres où passions et tourments semblent comme chez eux, ces demi-sourires ironiques de celle à qui on ne la fait pas comme ça, cette irrésistible aura, enfin, dont rayonne l’actrice ce jour-là face à nous, dans le salon d’un palace parisien, ne sont-elles pas l’apanage d’une prima donna ? Oh ! pas du genre hautaine ou réfrigérante. Diva et déesse ont beau avoir racine commune, la Bellucci clame au contraire que sa nature à elle est d’avoir les pieds sur terre et que rien ne la ravit tant que faire ses courses, aller chercher sa cadette à l’école, la vie quotidienne en somme. C’est dit en badinant et avec des points de suspension, consciente qu’on l’imagine assez peule temps qui passe ou sur l’amour qui refleurit, ce dont elle nous entretiendra sans filtres, tout en laissant planer d’exquis mystères. Plus qu’une diva, rencontre avec une icône.
Monica
Apr 30, 2024
7 minutes
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