«Deux Russes m’ont appelé un jour, après s’être tiré chacun une balle dans la jambe pour éviter d’être enrôlés dans l’armée. Mais, arrivés à l’hôpital, on leur a fait comprendre qu’ils seraient quand même envoyés au front, à la fin de leur convalescence. » De tels actes de désespoir, Grigory Sverdlin pourrait en raconter des centaines.
Depuis l’annonce de la mobilisation partielle en septembre 2022, qui a arraché 300 000 hommes à leurs foyers pour les envoyer combattre en Ukraine, ce natif de Saint-Pétersbourg aide des Russes désemparés à échapper au champ de bataille. Ancien directeur d’une ONG aidant les sans-abri, il a lancé son projet Iditié Lessom (« barrez-vous », en russe) depuis la capitale géorgienne Tbilissi, où il s’est