Un panneau solaire est environ 6 fois plus efficace dans l’espace que dans un désert californien
C’est un concept tout droit sorti de la science-fiction, imaginé par Isaac Asimov dans sa nouvelle Raison, en 1941. Dans l’espace, de vastes champs de panneaux solaires collectent l’énergie de notre étoile, puis la renvoient sous la forme d’un rayon électromagnétique vers des antennes sur Terre, qui la reconvertissent en électricité. Eh bien, cette folle idée est sur le point de se concrétiser.
À l’heure de l’urgence climatique, plusieurs agences spatiales estiment que de telles centrales seraient viables et même souhaitables, et des projets sont à l’étude au Japon, au Royaume-Uni et dans l’UE. En Chine, l’université de Xidian a déjà construit un prototype au sol, une tour en acier de 75 m, du haut de laquelle des panneaux solaires transmettent de l’électricité vers une antenne située 55 m plus bas. Et à l’Institut de technologie de Californie (Caltech), aux États-Unis, le professeur d’ingénierie électrique Ali Hajimiri et son équipe ont réussi, l’été dernier, à envoyer à trois reprises quelques dixièmes de watt depuis un satellite en orbite basse jusqu’au toit de son laboratoire… une première historique !
L’intérêt de construire des fermes solaires spatiales ? Elles, estime Ali Hajimiri. Plus encore, l’impact carbone serait limité. Certes, les émissions liées aux lancements seraient loin d’être négligeables : l’agence spatiale chinoise projette, par exemple, d’envoyer en 2050 une station solaire de 1 GW (gigawatt) de puissance, l’équivalent d’une centrale nucléaire actuelle. Elle mesurerait 20 km sur 1 km et pèserait 10 000 t ! Pour la placer en orbite, 150 décollages du futur lanceur super-lourd CZ-9 (Long March 9), seraient nécessaires. pointe Sanjay Vijendran, qui dirige le projet Solaris de l’Agence spatiale européenne. Selon lui, les émissions dues à la construction d’une telle station, d’une durée de vie de 30 ans au moins, seraient même amorties dès la première année. appuie-t-il.