SPÉCIAL CITROËN CX BERLINE883 995 BERLINES + 29 380 VERSIONS LONGUES
La nouvelle CX adopte sa forme définitive dans le courant de l’année 1971. Mais il faut encore lui concocter un châssis à la hauteur. De la DS, elle reprend bien entendu le système hydropneumatique, mais réduit son champ d’application : plus de boîte hydraulique avec un embrayage automatique, comme les ont eues les DS jusqu’à leur fin de carrière. Il n’y aura que des transmissions classiques. En revanche, pour la suspension, et pour l’assistance de la direction comme les freins, le système maison sera maintenu. Vingt ans après son apparition, la suspension Citroën apparaît toujours aussi magique, permettant une tenue de route du meilleur niveau conjuguée à un confort tout simplement exceptionnel. Insensible à la charge, elle est à niveau constant, et permet un ajustement de sa hauteur sur 15 cm, grâce à un petit levier situé sur la console centrale. Singularité : un faux châssis supportant les suspensions et la mécanique est relié à la caisse par 16 silentblocs. Ces liaisons élastiques permettent une meilleure filtration des chocs en provenance de la chaussée. Elles procurent une sorte de «suspension horizontale» favorable au confort. Système imaginé par Paul Magès, ingénieur en chef de la DS. Mais jamais abouti à l’époque. Seule innovation de la CX par rapport à son aînée : la direction. Sortie quatre ans plus tôt sur la majestueuse SM, la fameuse Diravi est adoptée. Elle offre une légèreté absolue, combinée à une réactivité sans pareil. À toutes les vitesses, la moindre action sur le volant imprime un mouvement immédiat à la voiture. Des réactions très vives, parfois déroutantes et demandant une certaine accoutumance. Ce qui est bien dans la tradition maison : les ingénieurs Citroën adorent concocter des technologies auxquelles les clients doivent faire l’effort de s’habituer… avant d’en apprécier les charmes.
L’architecture de l’auto est aussi modifiée : les moteurs ont enfin quitté la disposition longitudinale pour une implantation transversale nettement plus moderne, et qui permet de gagner de la place au bénéfice de l’habitabilité. Bien ! Résultat : la CX se montre moins encombrante que la DS : 4,63 m seulement. C’est 17 cm de moins que son aînée ! Alors que l’habitabilité, elle, est en progrès.
Cette nouvelle implantation des moteurs impose une nouvelle boîte de vitesses. Et là, sans le savoir, Citroën va investir pour le futur. Cette boîte, par ailleurs très bien conçue et très solide, va se retrouver sur une foule de voitures : Matra Murena, Lancia Beta, Talbot 1510 et Solara. Sans oublier les utilitaires Citroën C25 et Peugeot J5. Retravaillée, elle équipera les Citroën XM, Évasion, Xantia, ainsi que les Peugeot 605, 806 et 406.
Bonjour originalité !
À bord, c’est clair : la CX cherche à surprendre. Certains choix relèvent d’un désir certain d’être avant-gardiste et de ne surtout adopter aucune des solutions existantes, jugées bassement conventionnelles. Typiquement : le tableau de bord. Adulé par certains, honni par d’autres, il ne laisse personne indifférent. Sa ovale abrite deux compteurs à défilement sous une loupe: le compteur de vitesse, mais aussi le compte-tours, ce qui représente une – petite –
