À 84 ans, la figure historique de Lutte ouvrière mène sa dernière campagne pour les européennes. Rencontre tout feu, tout flamme
Ses cheveux noirs se font plus rares. Elle quitte rarement ses lunettes et s’appuie parfois sur une canne, la faute à un genou capricieux. « J’espère que ce sera ma dernière campagne ! confie Arlette Laguiller, attablée près d’une fenêtre, dans une brasserie de Pantin (Seine-Saint-Denis). J’ai cédé à mes camarades. Je suis en 81e et dernière position [non éligible] sur la liste de Lutte ouvrière (LO) pour les européennes. Pour montrer que ce sont toujours mes idées et que je suis toujours là. » Elle montera même sur la scène à Paris, fin avril, pour un meeting de lancement à la Mutualité. Mais s’épargnera le tour de France que réalise Nathalie Arthaud, la tête de liste et porte-parole de LO.
Emmitouflée dans une longue doudoune à capuche, cachant ses mains sous la table au début de notre rencontre, « Arlette » s’anime