Quand le thermomètre indique - 15 °C, le caporal Juhani Ahokas juge qu’il ne fait pas froid. « Franchement, j ’ai presque un peu chaud », sourit, par cette journée de mars glaciale mais ensoleillée, le conducteur de blindé. Autour de lui, les passagers de son véhicule de combat CV90, sanglés dans des tenues blanches, sont d’accord, tant ils sont habitués à affronter des températures descendant parfois jusqu’à - 30 °C. Après un bref échange improvisé, l’équipage de six soldats repart au « combat » à travers le paysage sauvage du Finnmark, une succession de vallons enneigés et de rivières gelées que survolent des hélicoptères et des avions de chasse. Au loin, on entend des tirs d’artillerie…
Bienvenue dans le nord de l’Europe où, au mois de janvier, a se déroule à cheval sur la triple frontière de la Norvège, la Finlande et la Suède. Nordic Response 24 ne mobilise « que » 20 000 personnes de 13 pays, plus de 100 navires de guerre, cinq sous-marins, des tanks et blindés, des hélicoptères, des avions de chasse. Sans oublier des motoneiges : « On les utilise pour s’infiltrer derrière les lignes ennemies », glisse le colonel français Marc Antoine, du 7 bataillon de chasseurs alpins, qui participe aux manoeuvres de l’Otan.