Sans l’éloigner totalement des podiums, le cancer contre lequel il luttait depuis quinze ans aura privé le chef de l’assomption dont Bernard Haitink (1929-2022) bénéficia jusqu’au bout. En 1959, la victoire au Concours de Besançon – à tout juste vingt-quatre ans – de ce disciple d’Hideo Saito attire l’attention du patriarche Charles Munch qui l’invite sur-le-champ à Tanglewood, résidence d’été du Symphonique de Boston. Lauréat du Prix Koussevitzky l’année suivante, le jeune prodige part dans la foulée se perfectionner à Berlin auprès d’Herbert von Karajan, puis devient, en 1961, assistant de Leonard Bernstein au New York Philharmonic. Ses débuts à Carnegie Hall, la même année, le propulsent sur le devant de la scène.
Sur les chapeaux de roues
C’est le sorcier du rythme qui marque d’abord les esprits, à une époque où – avec ses parois déchiquetées, ses surplombs – est encore