À L’HORIZON
Lorsque Montréal accueille l’Exposition universelle, en 1967, c’est une métropole encore oscillante qui se dévoile au monde, partagée entre les sirènes de l’urbanisation cadencée et son attachement viscéral à la nature. Depuis, la deuxième ville la plus peuplée du Canada a affirmé ses choix.
Descendre au jardin
Ces escaliers qui desservent les étages, à même les façades, ces passerelles qui relient les niveaux d’une volée de marches, ces coursives sur lesquelles on invente des vies au dehors, des soirées au balcon et des débarras bohèmes… Toutes ces structures de métal puisent leur origine dans une vision urbaniste volontaire. Dès les années 1880, les règlements de la ville sont inflexibles : tout immeuble doit être construit en retrait du trottoir de 10 pieds. L’espace ainsi libéré sera celui des arbres, des plantes et des jardinets manucurés. Aux promoteurs, l’ingéniosité. Celle de regagner cette place concédée à la nature en optimisant le bâti : les escaliers extérieurs, en virtuosité de fer forgé, sont la clé de voûte du compromis entre la brique et le vivant. Le visage de la ville en a été complètement modelé, en particulier les quartiers du Mile End et du Plateau, que l’on sillonne à