Le déchet, c’est un peu l’ombre de la civilisation. On le refoule pour ne pas s’y confronter, par crainte et dégoût. Les collectes régulières contribuent à le maintenir hors de notre vue, favorisant ainsi une forme d’oubli. Sauf en cas de grève des éboueurs, quand les trottoirs débordent de sacs et de cartons qui s’accumulent, où les poubelles viennent se rappeler à notre mémoire. Chaque année, plus de 2 milliards de tonnes de détritus sont générés dans le monde. Pourtant, dans les poubelles, tout n’est pas à jeter ! L’acte magique du tri opère sa métamorphose : considérés comme des matières premières secondaires, nos rebuts se transforment en véritables trésors. Les balles de carton, de plastique ou d’aluminium acquièrent une valeur déterminée par des cours mondiaux et font l’objet d’un commerce lucratif. Les pneus de voiture qui ne sont pas réutilisables vont en centre de transformation, où ils se réincarnent en gazon synthétique, toiture, revêtement routier, remblais, combustible, objets moulés (roues de caddies), pots de décoration, ou encore accessoires de jardin. Même les déchets ramassés sur les flancs de l’Everest connaissent une nouvelle destinée. Certains, intégrés au projet Sagarmatha Next, sont devenus de véritables œuvres
