Visions
Norah Jones (Blue Note)
En ouvrant l’enveloppe, il serait hypocrite de prétendre qu’on s’attendait à être surpris : cela faisait bien une quinzaine d’années, en gros depuis l’album en 2007, qu’on avait commencé à se désintéresser progressivement (l’une des plus grosses ventes qu’ait jamais connue l’industrie discographique avec ses 27 millions d’exemplaires écoulés), la chanteuse semblait parfois quelque peu se chercher à l’image de ses explorations capillaires. Tour à tour jazz ou rock, c’était toujours honorable, mais sans la flamme qui anime ce neuvième album redonnant sa véritable place à la star aux neuf Grammy Awards. Produit et composé avec le musicien de soul Leon Michels, ce recueil de douze titres démarre sur les chapeaux de roues avec la chanson . L’inspiration ne quittera plus la chanteuse ayant vaincu sa crise de la quarantaine et toutes les affres liées à un succès trop tôt éprouvé dans une veine folk, country, jazz et soul. Jamais le nom de la fille de Ravi Shankar n’aura aussi bien rimé avec celui de Rickie Lee Jones à son âge d’or.