Ils ont beau faire partie de la même famille depuis plus de trente-cinq ans, les « alfistes » et les « fiatistes » tombent rarement d’accord. Car avant que le géant de Turin s’offre la firme d’Arese, les deux marques ont souvent été concurrentes. Si les belles carrosseries et les mécaniques endiablées caractérisent les deux camps, faire admettre à l’un les qualités de l’autre tient parfois de la gageure… Alors, quand Fiat rachète Alfa à l’État italien en 1986, les fans du biscione craignent pour son identité. L’utilisation de plateformes communes renforce leur doute, symbolisé par une 155 (une traction avant) bien fade à leurs yeux. Mais lorsque débarque le GTV (et son dérivé Spider) type 916 début 1995, les fans sont rassurés. Certes, il reprend la même base que celle utilisée par le Coupé Fiat dévoilé un an plus tôt, mais le coup de crayon et les moteurs sont bel et bien dignes du blason Alfa. Au dessin, Pininfarina, qui signe une ligne originale, intemporelle et pour tout dire très réussie. Sous le capot, des 4-cylindres à deux bougies par cylindre, une spécialité maison, et des V6 eux aussi 100 % Alfa. Ouf ! En face, le Coupé n’a pas à rougir de la comparaison. Si sa carrosserie arbore des logos Pininfarina, c’est bien à Chris Bangle, qui passera plus tard chez BMW, qu’on doit cette allure ramassée et agressive. La présence de 4-cylindres vivants, de chantants 5-cylindres et de démoniaques moteurs turbo a là aussi de quoi rassurer les tifosi. Aujourd’hui, l’un comme l’autre s’échangent à des tarifs encore abordables tant qu’on reste sous la barre des 200 ch. Cela tombe bien, nos deux exemplaires du jour sont dans ce cas. D’un côté, un GTV de 2003 mû par un 2.0 Twin Spark offrant 155 ch. De l’autre, un Coupé 5-cylindres atmo, dont le 2.0 délivre 147 ch sur cet exemplaire de 1996.
Mesures à l’appui
Nous les avons testées au quotidien ainsi qu’en voyage et avons mesuré leurs performances, leur consommation, leurs distances de freinage et l’espace aux places arrière, pour lequel l’avis des enfants a été pris en compte. L’aspect budget et entretien est également abordé, pour vous aider à faire le bon choix.
AU QUOTIDIEN
ALFA ROMEO GTV 2.0 TS DE 2003
Un bon caractère
Pardonnez mon scepticisme, mais rouler au quotidien dans un coupé italien, quel que soit son blason, ressemble fort à une mauvaise idée… Pourtant, le GTV se prête à l’exercice de bonne grâce. Mieux, il pimente chaque trajet sans négliger sa fonction première, vous transporter d’un point A à un point B. Sur les versions mues par un 4-cylindres, il ne faut toutefois pas hésiter à viser un modèle optionné