Cross Road Blues , Oli Kellett, éd. Nazraeli Press, 30 × 36 cm, 68 p., 70 €
C’est lors d’une visite à Los Angeles en 2016 qu’Oli Kellett, photographe britannique né en 1983, a démarré le projet qui donne aujourd’hui ce premier livre. À cette époque, les États-Unis se trouvaient à la croisée des chemins politiques. Ces paysages urbains, au beau milieu desquels des passants s’apprêtent à traverser des carrefours, fonctionnaient comme des métaphores puissantes de cette période charnière. Le titre de la série, , est un emprunt à une chanson du mythique bluesman Robert Johnson, qui selon la légende aurait rencontré le diable à un carrefour du côté de Memphis et lui aurait vendu son âme en échange de ses talents. À leur manière, les sujets de ses photos semblent être mis devant un dilemme : choisir les mirages du rêve américain ou conserver leur âme ? Kellett a poursuivi ce travail dans d’autres pays (Espagne, Japon, Brésil et Mexique) afin de donner à la série une signification plus universelle. Ces photographies aux accents métaphysiques reflètent les choix auxquels nous sommes confrontés tout au long de nos vies. Par son usage magistral de la chambre