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Street Opera

“Souls Against the Concrete”, La Chambre (Strasbourg), jusqu’au 26 mai 2024

Les rues de New York constituent son terrain de jeu depuis l’adolescence. Khalik Allah est né au milieu des années 1980, d’une mère jamaïcaine et d’un père iranien. Il grandit avec ses frères à Long Island, et rapidement, il délaisse les bancs de l’école pour passer le plus clair de son temps à traîner dans les rues new-yorkaises. Avec son frère, il se promène dans Harlem, un quartier nord de Manhattan qui concentre surtout la culture et la population afro-américaines. À 14 ans, il reçoit un Caméscope et commence à documenter sa vie d’adolescent principalement axée sur ses amis, le skate, les graffitis, le hip-hop et les joints… C’est à 25 ans qu’il découvre la photographie, grâce au boîtier argentique manuel emprunté à son père, un Canon AE-1, immortalisant les membres du Wu-Tang Clan, un groupe de hip-hop américain. En 2015, il réalise un long-métrage de est issu d’un discours public de Malcolm X en 1963. Ce documentaire est filmé à l’intersection de la 125e rue et de Lexington Avenue à Harlem, plaque tournante du trafic de drogue. Il effectue à la nuit tombée des entretiens avec des hommes et des femmes, pour la majorité afro-américains, en proie à la pauvreté et à la toxicomanie. En parallèle de ce documentaire, il réalise des portraits au 35 mm de tous ces laissés-pour-compte que personne ne souhaite voir. De l’image animée à l’image fixe, il n’y a qu’un pas : Khalik Allah décide de pratiquer la photographie en argentique, qui est pour lui une autre façon de raconter des histoires. Il choisit de prendre le temps d’observer les scènes qui se déroulent sous ses yeux et de tisser des liens avec les personnes qu’il photographie. S’il débute en noir et blanc, ses images vont rapidement prendre vie en couleurs. Ils sont nombreux à New York à faire de la street photography. L’architecture est impressionnante, les passants sont légion, pas besoin donc d’attendre longtemps avant de saisir le moment propice pour déclencher et obtenir un beau cliché. Khalik n’est pas de ceux-là : il choisit la nuit et un quartier réputé difficile et dangereux, malgré la gentrification de Harlem depuis le début des années 2000. Il voit de la beauté dans un contexte où l’on ne peut imaginer que la violence et la noirceur, il saisit les âmes perdues avec fascination et respect. Il passe des nuits blanches à ce carrefour apportant, la nuit venue, son lot de marginaux, qui sont sans abri, souffrent de maladies psychiatriques ou de handicaps physiques ou bien sont en proie à l’alcool ou à la drogue… Passant telles des silhouettes fantomatiques, certains s’arrêtent pour échanger.

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