Winogrand Color , Garry Winogrand, éditions Twin Palms, 176 p., 30,5 × 30,5 cm, 85 €
Dans les années 1960-1970, on voyait souvent les reporters et photographes de rue avec deux boîtiers au cou, l’un en noir et blanc, l’autre en couleurs. Le premier était en général réservé aux travaux personnels sur négatif, l’autre fournissait des diapos davantage vouées à une utilisation commerciale à destination des agences de presse ou de publicité. Des archives moins faciles à montrer en exposition et souvent tombées dans l’oubli. Aidées par les outils numériques, de récentes exégèses sont venues nuancer cette dichotomie et faire découvrir au public l’intérêt de la production en couleurs de grands noms du noir et blanc comme Ronis, Doisneau, Brassaï ou Erwitt. C’est au tour de Garry Winogrand (1928-1984) de faire l’objet de cette réévaluation. Connu pour ses photos de rue en noir et blanc tendues et acérées, ce natif du Bronx au caractère exubérant a également réalisé plus de 45 000 diapositives couleur entre le début des années 1950 et la fin des années 1960. Des clichés d’obédience avant tout mercantile (notamment des paysages), qu’il tentait de placer auprès d’agences pour gagner sa vie. Mais entre deux images alimentaires, il expérimentait aussi