Jérôme Kagan, un Breton aristocratique et discret, qui porte le même nom qu’Elsa Triolet avant son mariage, draine en son sillage une nostalgie furieusement slave. Un Breton qui raconte son enfance sage entre terre et mer, Saint-Malo et Chateaubriand qu’il dévore, Surcouf le fascine, les corsaires le jettent sur leur galion et l’embarquent dans leurs aventures hautes en couleur. Ça, c’est pour le côté maternel. Du côté du père, il y a l’âme russe qui le hante et le torture. D’un geste assuré, il pose devant nous un manuel corné,. Il en a appris toutes les subtilités, par amour pour l’idiome, sa première langue au bac. Il ouvre un dossier, en sort des tirages en noir et blanc, un jeune homme aux pommettes hautes, aux yeux bridés, un Mongol en costume croisé, son père, originaire de Saint-Pétersbourg. Persuadé que tous les Russes
Jérôme Kagan
Feb 25, 2024
5 minutes
Je n’écris qu’à l’hôtel : je dois être totalement coupé du quotidien
Vous lisez un aperçu, inscrivez-vous pour lire la suite.
Démarrez vos 30 jours gratuits