En cette matinée glaciale d’hiver, le brouillard cache les sommets enneigés du mont Ararat, d’habitude visibles à plusieurs centaines de kilomètres. Des dizaines de réfugiés du Haut-Karabakh font la queue dans la neige fondue qui vire à la gadoue, devant le parvis de l’école de musique de Masis, au sud de la capitale Erevan. Ce bâtiment tout droit sorti de l’époque soviétique est réquisitionné par les bénévoles de l’Union générale arménienne de bienfaisance (Ugab) qui distribuent de l’aide de première nécessité : cartons de pâtes, sucre, lait concentré, couvertures, et parfois couches pour bébés.
Par des températures négatives, bonnets et chapeaux de fourrure sur les têtes, les réfugiés de tous âges semblent encore exsangues,