Après une défaite éclair contre l’Azerbaïdjan, les habitants ont dû fuir en masse. Et faire le deuil de leur république autonome
Du jour au lendemain, tout un peuple tourne le dos à ses montagnes millénaires
Embouteillages massifs sur une route sans retour. Alors que moins de 20 000 habitants restent sur place, en quelques jours, 100 000 vont prendre le chemin de l’exode. Après les bombardements et les tirs d’artillerie de l’offensive présentée comme une opération antiterroriste, ils n’ont pas cru aux promesses de « réintégration pacifique » formulées par les autorités azéries. Des témoignages rapportent des humiliations, des décapitations et des exactions qui rappellent la seconde guerre du Haut-Karabakh, en 2020. Quand le dictateur Ilham Aliyev, à l’issue de la victoire remportée par Bakou, s’était vanté d’avoir « chassé les Arméniens comme des chiens ».
PHOTO DAVID GHAHRAMANYAN
De notre envoyé spécial dans le Haut-Karabakh Maxence Bussière
Sur la route fantôme qui relie le Haut-Karabakh au reste de l’Arménie, la vieille Lada blanche n’en finit plus de se rapprocher. À son bord, un couple de septuagénaires