Un éblouissement. Anamaria Vartolomei appartient à cette lignée exceptionnelle d’actrices qui brûlent la pellicule et accrochent un bout d’éternité dès leur (presque) premier grand rôle. Révélée à un large public en 2021 avec L’Événement, adapté du livre d’Annie Ernaux, son incandescence froide rappelle la beauté pâle, parfois butée et placide, mais en plus opiniâtre, d’une Catherine Deneuve ou d’une Léa Seydoux – même si son modèle absolu est Romy Schneider. Comme elle, l’actrice francoroumaine de 24 ans semble animée d’une flamme intérieure, quand, d’une voix suave et rapide, elle évoque sans filtre son métier, ses doutes, son engagement féministe, ou encore sa partition décalée dans le nouvel opus de Bruno Dumont, L’Empire, version burlesque et farfelue de La Guerre des étoiles. La sienne n’est pas près de pâlir.
Vous revenez d’un tournage en Roumanie. De quel film s’agit-il ?
J’ai tourné avec la réalisatrice Teodora Ana Mihai, dans un film inspiré d’un fait divers écrit et produit par Cristian Mungiu. Je joue la femme d’un coupleavant de les brûler. Mungiu est très sensible aux sujets de société, à la lutte des classes, et le film questionne l’importance de l’art corrélé à l’extrême pauvreté. C’est aussi l’histoire d’un couple qui part dans un autre pays pour offrir un avenir meilleur à son enfant. Je me suis sentie forcément proche de cette trajectoire qui est un peu la mienne.