IL ÉTAIT LOGIQUE que Delgres s’émancipe peu à peu, pas à pas, de ce qui avait jeté la lumière sur lui dans un premier temps, ce lien aux brimades générationnelles “induites” dans son désir de remettre en exergue celui à qui il emprunterait son nom. Sans le renier une seconde, évidemment. Juste évoluer. Le trio s’y attelle donc, album après album, et c’est encore plus évident sur celui-ci, son troisième au compteur.
Si le déracinement y perce encore, il n’est pour ainsi dire que point de départ vers des réflexions plus génériques, autres craintes et autres espoirs. À son tour, la tonalité se fait plus mélodique, s’éloignant comme irrémédiablement de ce blues roots qui faisait sa colonne vertébrale, et avec, en sens inverse, une créolité que l’on aurait choisi de ne plus réfréner de quelque manière que ce soit, dans les intonations comme dans les rythmiques, suaves ou relevées. Joli pari.
X.B.
Delgres
Promis le ciel
PIAS
★★★½
Grand Yellow
Sounds of Spring
LA PISCINE
★★★
Printemps synthétique
En 2018, nous avions laissé le multi-instrumentiste Nicolas Berrivin (ex-Smooth), chef d’orchestre de Grand Yellow, au bord de l’eau de son premier album, qui distillait une électro pop limpide et rafraîchissante. Six ans plus tard, convoque un autre élément, l’air, pour ne pas dire l’espace, tant les compositions ont gagné à la fois en amplitude et en épaisseur (“Filled with Light”, “Across the Land”…). Un sens de la “gravité” qui ne concède rien à l’efficacité des mélodies ciselées par Grand Yellow, aussi à l’aise dans le soft-tribal synthétique (“Nador Sun”) que dans le midtempo atmosphérique (“The Journey Is Yours”) et intimiste (“This Is a Love Song”)… Ce printemps sera synthétique ou