Rachida Dati est à l’Elysée. Il est 16 heures jeudi, les portes du Palais sont closes, mais la voici dans le bureau d’Emmanuel Macron. Dans quelques minutes, elle filera voir François Bayrou. Dans moins de quatre heures, sa nomination comme ministre de la Culture sera rendue officielle. L’idée a germé dans la tête du président à la fin de la semaine dernière: elle envoie depuis plusieurs mois des messages qui laissent penser qu’elle est prête à bouger. Le vendredi 5 janvier, le chef de l’Etat réfléchit avec ses proches. L’Education nationale? Mais c’est bien sûr: la Culture apparaît vite comme une évidence. « Pour la première fois, elle trouve son compte dans le deal » qui lui est proposé, assure une très proche de Rachida Dati. Certains manquent de s’étouffer, le président passe outre.
Il cherche une femme issue de la diversité qui incarnerait le mouvement, l’action. Il ne supporte plus ces ministres captifs de leur administration qui viennent devant lui réciter des fiches qui ne révolutionnent rien. Il veut en finir avec des ministres trop techniques, et surtout rompre avec cette « intelligentsia bobo icône des médias ». L’essentiel à ses yeux: avoir une personnalité qui ait une histoire à raconter, qui s’est