En nommant le plus jeune Premier ministre de la Ve République, le président compte redonner du souffle à son mandat
En novembre déjà, le président glissait à un conseiller : « Bientôt, c’est Gabriel qui mènera les rangs »
Par Laurence Ferrari
Tout commence au lendemain des fêtes, le mardi 2 janvier au soir, lorsque Gabriel Attal reçoit un appel d’Alexis Kohler, le secrétaire général de l’Élysée : « Le président voudrait te voir. Prépare une petite note. » Le jeune ministre se trouve alors dans son bureau de l’Éducation nationale, rue de Grenelle. Il se doute qu’il s’agit d’échanger sur un nouveau gouvernement, mais rien de plus précis n’est encore exprimé. Pourtant, son équipe perçoit qu’il se passe quelque chose. Maxime Cordier, son chef de cabinet, est là, tout comme Fanny Amor, sa directrice de cabinet. Manque à l’appel Louis Jublin, qui gère sa communication, en vacances en Afrique du Sud. Gabriel Attal choisit de ne pas le prévenir, car il sait que ce dernier prendrait illico le chemin du retour. Cette équipe fidèle, formant un pack solide autour de lui depuis son entrée en politique, est l’une des clés de l’épopée Attal.
C’est le 4 janvier au matin seulement que le président énoncera clairement l’idée d’une nomination au poste de Premier ministre. « Ce n’était pas prévu dans ma tête, confie Gabriel Attal. Je pensais rester à mon poste. »
Une priorité émerge immédiatement : la classe moyenne française qui travaille. « C’est une thématique que je porte depuis des années. Maintenant que je suis aux manettes, je ne vais pas l’abandonner, nous expliquet-il fermement. Il faut réorienter notre modèle social vers l’incitation et la valorisation du travail. C’est un chantier difficile mais majeur. »
Est-il réellement surpris d’avoir été choisi par le président ? On pourrait en douter au vu de son aplomb des premières heures. « Ce n’est pas qu’il n’a pas été surpris, affirme Mayada Boulos, l’une de ses amies proches, ancienne chargée de communication auprès de Jean Castex, qui
