Carrure de rugbyman, chemise large, boucle d’oreille et crâne rasé, sans kippa. A première vue, Yoram Ginsburg n’a pas le physique classique des fous de Dieu. Cet architecte israélien, formé à l’université de Florence, a pourtant atteint, ces dernières années, le statut d’idole pour de nombreux juifs ultraorthodoxes adeptes des théories messianiques. Dans son atelier du sud de Jérusalem, Yoram Ginsburg travaille à ce qu’il décrit comme « la création d’un paradis sur Terre ». Comprendre : le futur de Jérusalem. « Ce ne sera pas seulement la plus belle ville du monde, la ville la plus connectée ou celle au fonctionnement le plus fluide, énumère l’architecte. Avant tout, Jérusalem sera la ville de la bonté et de la justice, dans l’esprit de la Torah [l’enseignement divin]. Un symbole de tout ce qu’il y a de bon dans ce monde. »
Son projet, baptisé « Reconstruire Jérusalem », ne se contente pas d’améliorer le quotidien de la ville sainte : il multiplie sa taille par dix, englobant d’autres cités comme Ramallah ou Bethléem, en Cisjordanie. La ville côtière d’Ashdod serait aussi absorbée, devenant le port de Jérusalem et le