usqu’à la découverte du site de Chicxulub, l’activité des volcans du Deccan était considérée comme le seul événement connu réunissant toutes les conditions ayant pu entraîner la 5e extinction de masse. Les trapps (empilement de coulées de lave formant des reliefs) qui forment le paysage de cette immense région sont le vestige d’une intense activité volcanique qui ade lave sur près de 2 millions de km, les couches de magma solidifié s’élevant par en droits sur plus de 2 km. Si un consensus scientifique est désormais établi sur le rôle central de l’astéroïde dans l’extinction des dinosaures nonaviens, l’importance de cette activité volcanique hors norme fait encore débat. À contrecourant de la pensée dominante, des travaux publiés par des chercheurs de Princetown, en 2022, y voient toujours le principal déclencheur de l’extinction. Selon leurs modélisations, l’activité du Deccan a en quelque sorte “préparé le terrain” : la libération d’immenses quantités de gaz dans l’atmosphère pendant des centaines de milliers d’années aurait pu être responsable du réchauffement climatique (par l’accumulation de gaz carbonique) repéré durant les 500 000 dernières années de la fin du Crétacé, mais aussi du très bref refroidissement (à cause des particules de soufre) dans la toute dernière partie de cette ère, quelques dizaines de milliers d’années avant l’extinction. Ces variations climatiques auraient stressé la faune et la flore et déréglé le cycle du carbone.
