Une nouvelle fois, ces jours-ci, se joue au Parlement un classique de ces quarante dernières années. Certes, le titre est un peu différent – « contrôler l’immigration, améliorer l’intégration » –, et l’acteur principal nouveau venu dans le rôle, mais le projet de loi défendu par Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur, suscite les mêmes emballements, attentions et critiques que les 29 textes qui l’ont précédé depuis 1980. Déjà, il y a cinq ans sous la première présidence d’Emmanuel Macron, Gérard Collomb avait porté une loi sur le sujet, suscitant les critiques de la gauche, qui la trouvait trop sévère, et les grimaces de la droite, qui la jugeait trop laxiste. Un quinquennat plus tard, chacun s’accorde à juger que ce texte n’a pas servi à grand-chose, sauf à rendre plus complexes les procédures. Mais pas à maîtriser les flux migratoires, comme en attestent les chiffres d’entrée sur le territoire en constante progression.
Dans les années 2000, on légiférait à répétition pour « détricoter » les 35 heures sans effets concrets; désormais, on multiplie les déclarations intempestives sur l’immigration au risque de promesses non tenues et de résultats plus que modestes. Au-delà des mesures symboliques destinées à répondre à une opinion publique terrorisée par les attentats à Paris