La France pourrait-elle connaître en 2038 un nouveau black-out, soixante ans après celui de 1978 ? La question n’est pas absurde . Les réseaux électriques sont confrontés à un défi inédit : intégrer massivement les énergies renouvelables (EnR), telles que le solaire et l’éolien, dont la production est intermittente. Pour atteindre les objectifs européens de neutralité carbone, l’Hexagone devra en effet générer entre 270 TWh et 320 TWh d’énergie renouvelable par an en 2035, contre 120 aujourd’hui. Ce qui implique de multiplier par quatre l’éolien et le photovoltaïque.
Pour les gestionnaires du réseau électrique, qui doivent à tout moment assurer l’adéquation entre la production et le besoin de la population, c’est un vrai casse-tête. D’autant qu’il faudra fermer – dans la même visée de décarbonation – de nombreuses centrales à gaz naturel ou au charbon, actionnables sur commande, et 14 centrales nucléaires – dont la production est également pilotable –, pour ramener la part du nucléaire à 50 % du mix électrique en, prévoit un rapport de l’Agence internationale de l’énergie et de Réseau de transport d’électricité (RTE) daté de 2021.