Stocker, c’est la clé
L’avenir énergétique de la France, et du reste du monde, dépend de multiples facteurs, mais peu sont aussi vitaux que la capacité à stocker l’énergie. Par définition, l’énergie n’existe que sous des formes liées à ses transformations: qu’elles soient potentielles (placer de l’eau en hauteur lui donne le potentiel de retomber), thermiques ou cinétiques. La stocker revient donc à ruser, pour la piéger dans des boucles ou pour la transformer en une matière que l’on pourra réutiliser ensuite, à la manière de l’hydrogène.
La nature s’est déjà chargée d’effectuer un stockage massif, étalé sur plusieurs millions d’années: le pétrole, le charbon et le gaz. De redoutables pièges à énergies, qui ont permis l’apparition de l’ère industrielle et des transports : l’automobile, le train et l’avion. Mais désormais, la menace du réchauffement climatique impose de trouver des stockages neutres en carbone, un casse-tête à l’heure où le renouvelable progresse.
L’éolien comme le solaire sont des productions d’énergie bas résume Thierry Priem, responsable du programme Stockage et solutions de flexibilité au Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA). Qui dit en dents de scie implique des hauts et des bas dans la production. indique Thomas Veyrenc, directeur exécutif en charge de la Stratégie, de la prospective et de l’évaluation du Réseau de transport d’électricité (RTE). À l’inverse, un trop-plein d’électricité est également un problème, car il met en péril l’équilibre du réseau et doit être dissipé. poursuit Thierry Priem. Avec des temps parfois très courts, de l’ordre de la minute, voire de la seconde. Par exemple, la production éolienne peut augmenter de 20% en l’espace de 10 secondes !
