Le roi Soleil est mort… Vive le roi ! Nous sommes en l’an 8 milliards de notre ère. La nébuleuse planétaire achève de se dissiper ; Mercure, Vénus et la Terre ont disparu ; Mars… nul ne peut l’affirmer. Les géantes gazeuses ont en tout cas survécu. Et voilà qu’une petite sphère incandescente émerge au centre du Système. C’est le cœur du soleil mis à nu : un astre de la taille de la Terre, où se concentre 60 % de la matière qui constituait autrefois son noyau, le reste ayant été soufflé dans l’espace durant la phase de géante rouge. Désormais, le Soleil n’est plus une étoile à proprement parler, il n’est le siège d’aucune réaction chimique, la fusion de l’hydrogène est de l’hélium sont stoppées. C’est une “naine blanche”, un astre cliniquement mort, un plasma baigné d’électrons libres et de noyaux d’atomes de carbone et d’oxygène, écrasés les uns contre les autres à des pressions incommensurables : la masse volumique d’une naine blanche grimpe à 1 t/cm3!
C’est la première fois qu’un tel état de la matière apparaît dans le Système solaire, en 12 milliards d’années d’existence. Et si le Soleil ne s’effondre pas sur lui-même, c’est parce qu’en vertu des lois de la physique quantique, les électrons ultra-comprimés vibrent avec une énergie capable d’exercer une contre-pression dite “de dégénérescence”, et de supporter le poids de l’étoile. “Les naines blanches sont des objets fascinants à étudier, car cela suppose de marier la physique des plasmas à haute précision avec l’aspect exotique et quantique de la matière à l’intérieur, témoigne Pier-Emmanuel Tremblay, spécialiste à l’université de Warwick, au Royaume-Uni. Et vu que dans des dizaines et dizaines de milliards d’années, l’Univers sera