D’un côté, la boue des tranchées, de l’autre, une révolution technologique aérienne. Mais quelles que soient les armes, à la fin, c’est toujours, pour les hommes, le même danger et les mêmes souffrances
Des usines secrètes de Kiev aux bunkers du front est
Black n’a jamais fait de cinéma mais c’est le roi du casting : les officiers de son unité ont des CV de cadres supérieurs
Par Danièle Georget
Les Condors… comme un titre de western. Ils sont une trentaine, tous volontaires, qui, pour des raisons de sécurité – certains ont des familles en territoires annexés –, s’abritent derrière un surnom. D’abord, il y a « Black », le chef. La quarantaine, marié, des enfants. Massif, même quand il ne porte pas son gilet pare-balles, barbu, les yeux noirs, calme inébranlable et sourire ravageur. Arménien d’origine, il dirigeait un cabinet d’avocats jusqu’en 2014, quand il a décidé qu’il n’y avait pas plus urgent que de s’engager. Talent aidant, ce simple soldat est promu sniper, accumule les décorations, gagne ses galons. « Ariel Sharon ou Moshe Dayan aussi ont gagné les leurs sur le terrain », observe Philippe Azoulay, venu