Qui utilise le premier le concept de « révolution militaire » (ou RM), et quand ?
Un universitaire britannique spécialiste de l’histoire suédoise, le professeur Michael Roberts, de l’université de Belfast, lors d’une conférence donnée en 1955.
Et que dit-il ?
Il explique que dans la seconde moitié du xvie siècle, les Hollandais, alors engagés dans une longue lutte d’indépendance contre l’Espagne, mettent au point des techniques de combat d’infanterie très élaborées pour optimiser l’emploi des armes à feu individuelles et portatives, arquebuses puis mousquets. Ces méthodes sont adoptées par l’armée de Suède avant 1630, date de son entrée dans la guerre de Trente Ans (1618-1648), permettant ainsi à son roi, Gustave II Adolphe, de remporter plusieurs victoires retentissantes. Ce « modèle suédois » d’organisation tactique de l’infanterie va progressivement remplacer tous les autres. La thèse de Roberts est novatrice en ce qu’elle met l’accent sur l’importance du combat d’infanterie, et pas seulement sur l’artillerie comme on le faisait alors.
Roberts ne va-t-il pas plus loin que des considérations techniques ou tactiques ? Il ne se contente pas de dire que l’emploi de la mousqueterie amène au développement de la bataille en ligne. Cette nouvelle façon de combattre exige un entraînement prolongé, donc coûteux, qui pousse à la création d’armées permanentes. Cette charge financière énorme oblige les États à réorganiser leur administration de façon plus efficace. En quelque