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Ces Iraniennes qui prennent le maquis

La scène se déroule dans l’ouest du Kurdistan irakien, à quelques kilomètres de la frontière entre l’Irak et l’Iran. Sur un contrefort rocailleux, une cinquantaine de jeunes femmes âgées d’environ 20 ans répètent un exercice de tir, kalachnikov à l’épaule. Mâchoires serrées sous une chaleur accablante : cet après-midi-là, le thermomètre affiche 47 °C. Leurs exercices militaires détonnent avec le paysage bucolique dans lequel elles s’activent : une mer d’herbes jaunies par le soleil, des grappes d’oliviers en arrière-plan. Sous les injonctions fermes de leur commandante, les « peshmergas », celles « qui font face à la mort », répètent les mêmes gestes inlassablement. Qu’importe qu’elles dégoulinent sous leurs gilets pare-balles, alourdis de chargeurs et de couteaux.

« ON VOULAIT VIVRE LIBRE »

À la fin de l’exercice, les soldates entonnent d’une seule voix un chant patriotique. Les rares à porter un fichu sur la tête l’ôtent, en solidarité avec Mahsa Amini, l’icône du soulèvement iranien, prévient Ranoz*, qui empile les armes après l’exercice. justifie-t-elle. L’ex-étudiante en sciences politiques est récemment arrivée d’Iran, comme cinquante autres Iraniennes passées par le camp cette dernière année. Sa démarche est claudicante. Les séquelles de décharges électriques dans les geôles de la République islamique, infligées au niveau des genoux : L’ancienne Téhéranaise s’éloigne, encore émue. commente la commandante Roubar. Plus de cent cinquante peshmergas composent ce camp exclusivement féminin – il en existe trois autres de la sorte éparpillés dans la région. Ils forment les branches armées de partis politiques kurdes vieux de quatre décennies. Éclatés entre la Turquie, la Syrie, l’Irak et l’Iran, les Kurdes ont constitué le principal rempart face au califat de l’État islamique. En 2014, le front de Kobané a montré leur endurance au combat, et notamment celle des femmes, sur les télés du monde entier. L’image ne manquait pas de puissance dramatique : l’obscurantisme le plus abject d’un côté du front contre de jeunes guerrières promouvant le droit des femmes de l’autre. ricane Marwa*, 22 ans. Musclée, agile, coiffée d’une longue tresse, elle a l’allure d’une Lara Croft, l’héroïne du jeu vidéo Une pointe d’insolence, typique de la jeunesse, marque son visage. Elle poursuit :   Elle-même a fui l’Iran avec sa mère huit ans plus tôt. conclut-elle sans façon.

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